Sénégal: les violences électorales emportent le chef de la police de Tambacounda

Violences électorales au Sénégal

Violences électorales au Sénégal. dr

Le 14/02/2019 à 12h19, mis à jour le 14/02/2019 à 12h27

Le commissaire Yahya Tamba de la police de Tambacounda a été muté in extremis à Dakar. Il fait les frais des violences électorales qui sont à l'origine de 3 victimes mortelles et plusieurs blessés chez les militants du Parti de l’unité et du rassemblement et de la coalition Benno Bokk Yakaar.

Les affrontements qui ont lieu à Tambacounda, lundi 11 février, entre les partisans de la coalition Benno Bokk Yakaar de Macky Sall et les militants du Parti de l’unité et du rassemblement du professeur Issa Sall ont emporté le commissaire Yahya Tamba. Ce dernier qui était en poste au moment où se sont produites les violences qui ont emporté 3 jeunes dans la partie orientale du pays, vient d’être mis au placard. Il a été muté à la direction générale de la Police, à Dakar. 

Il a été remplacé par Hamady Baldé qui était jusque là, Commissaire principal à la direction de la Sécurité publique et ancien Commissaire de la ville de Tivaouane.

Le candidat du Parti pour l'Unité et le Rassemblement (PUR) accuse le commissaire Tambacounda de lui avoir tendu un guetapens en le livrant à une foule en furie dans une voie sans issue. 

Face à la presse hier mercredi 13 février dans l'après-midi, le candidat du Pur, El Hadji Issa Sall, a apporté des explications à propos des affrontements qui ont eu lieu deux jours plus tôt. Il a tout d’abord précisé que son parti est entrain de mettre en place un pool d’avocats pour défendre les 25 personnes qui assuraient sa sécurité et qui sont actuellement en garde à vu à Tamba.

Revenant, ensuite, sur l’origine de cette violence meurtrière, il a expliqué que le PUR a été victime d’une machination dont l’Etat du Sénégal est l’instigateur avec la complicité du commissaire de police de Tambacounda. "Depuis Kolda, le convoi du PUR a fait l’objet d’attaques", a-t-il expliqué.

A aucun moment des échauffourées, ajoute-t-il, "les forces de l’ordre n’ont assuré notre sécurité". "C’est à la sortie de Tambacounda que nous avons vu un pick-up de couleur blanche décharger des jeunes accompagnés d’une centaine de Jakarta qui venaient nous attaquer avec des pierres", relève le candidat à la présidentielle dont le premier tour se tient le 24 courant.

Par la suite, ajoute-t-il, le cortège s’est rendu dans un commissariat de police pour dénoncer ces assaillants. Constatant le manque de réaction des policiers, les militants du PUR ont senti «une complicité entre le commissariat de Tamba et les membres de Benno Bokk Yakar de la ville de Tamba». Parce que, poursuit le leader du PUR, «le commissaire nous a dit qu’il a bloqué le cortège exprès pour identifier les personnes qui étaient dans le cortège».

Le professeur El Hadji Issa Sall a toutefois regretté les pertes en vie humaines et les dégâts matériels occasionnés avant de précisé que : «ce n'est qu'à Goudiry qu'on (le convoi du PUR) a été pris en charge par la gendarmerie.

Pour rappel, 3 personnes ont perdu la vie durant ces affrontements et plusieurs personnes blessées. Une dizaine de voitures ont aussi été caillassées, dont quatre calcinées. 

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 14/02/2019 à 12h19, mis à jour le 14/02/2019 à 12h27