Le Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique qui s’est ouvert ce lundi dans la capitale sénégalaise a été l’occasion de revenir sur les menaces terroristes au niveau de la région face à des armées sous équipées.
"La vérité, c'est que dans la plupart de nos pays, nos armées ne sont pas au point", a déclaré Macky Sall à l'ouverture du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
"Ce n'est pas la faute des militaires forcément. L'Afrique a connu une séquence d'ajustements structurels qui interdisaient tout équipement dans le domaine de la défense", a-t-il ajouté.
"Aujourd'hui, les Etats doivent faire des efforts internes pour mettre à niveau cet outil de défense", qu'il s'agisse de "l'équipement", des "hommes" ou des "capacités d'entraînement", a souligné le président sénégalais.
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"Les terroristes ne sont pas des enfants de choeur. Ils sont bien organisés. Ils disposent de moyens, de modes d'action, des plus rudimentaires aux plus sophistiqués pour exécuter leurs basses besognes", a poursuivi Macky Sall.
Les armées africaines sont également très engagées dans les opérations de l'ONU, de l'Union africaine (UA) ou d'organisations régionales.
"Dans bien des cas, nous savons que le maintien de la paix au sens classique et historique du terme est devenu inopérant au vu du très lourd bilan qui affecte les opérations", a noté M. Sall, rappelant que le Mali "est en passe de devenir le théâtre le plus meurtrier de l'histoire du maintien de la paix".
Avec plus de 70 Casques bleus tués en action depuis en juillet 2013, le déploiement la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) est l'opération de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995.
"L'Afrique a besoin du soutien de ses partenaires", a également insisté le président sénégalais, en se félicitant de la coopération avec l'Union européenne (UE) en la matière.
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Jean-Yves Le Drian a insisté sur l'"urgence de voir les opérations de maintien de la paix se doter d'une doctrine plus robuste pour faire face à des situations sécuritaires nouvelles".
Le soutien aux forces armées africaines "exige de la formation mais aussi de l'équipement", a-t-il par ailleurs souligné.
Il a souhaité à cet égard que le "soutien aux équipements non létaux" décidé en 2014 par l'UE en faveur des armées africaines puisse s'accélérer d'ici au sommet UE-Afrique de fin 2017 à Abidjan.