Les femmes sont les cibles favorites de l’enseignement chiite dispensé par une branche de l’université iranienne Al-Mustafa établie dans une banlieue dakaroise. A l’intérieur du bureau du directeur de l’établissement, un Iranien, un portrait de l’Ayattolah Ali Khamenei, guide suprême, trône sur le mur. Au programme de cet établissement figurent la culture et l’histoire iraniennes, mais aussi le farsi qui est la langue la plus parlée en Iran.
Toutefois, le pari d’introduire le chiisme au Sénégal n’est pas gagné d’avance, car les musulmans du pays sont en majorité des adeptes du soufisme, une forme moins contraignante, mystique et apolitique de l’islam sunnite.
A contre-courant de cet islam chiite, à quelques encablures de la banlieue de Dakar, l’Association islamique de prédication pour la jeunesse (APIJ) enseigne le wahhabisme, une autre manière de pratiquer l’islam qui trouve ses origines en Arabie Saoudite.
Le financement de l’APIJ provient des pays du Golfe, notamment d’Arabie Saoudite, du Qatar, du Koweït et de Dubaï dont les mosquées sont dirigées par les salafistes. Ces derniers sont des sunnites conservateurs qui sont les ennemis déclarés de l’Iran. Ils contrôlent plus de 200 mosquées au Sénégal.
Présentes dans plusieurs pays africains en général et au Sénégal en particulier, ces deux communautés chiites et sunnites sont respectivement financées par l’Iran et l’Arabie Saoudite. Les deux pays dépensent des fortunes pouvant atteindre des millions de dollars pour pouvoir convaincre le maximum de croyants en Afrique.
Et chacune de ces deux communautés essaie de tirer la couverture à elle. A ce titre, tous les coups sont permis. «Les salafistes sont venus en Afrique pour détruire l’Islam», avait déclaré Cheikh Abass Motaghedi, le directeur iranien de la branche d’Al-Moustafa de Dakar.
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