Malgré le retard enregistré dans le démarrage de l’année universitaire, le Syndicat autonome des enseignants du supérieur entame une grève ce mardi 23 et mercredi 24 mai 2017.
Il proteste contre le fait que l’Etat du Sénégal tarde à respecter les accords sur la retraite. Cependant, cette grève du SAES augmente l’inquiétude chez les étudiants.
Victimes impuissantes de ce bras de fer entre le gouvernement et les enseignants, les étudiants craignent un retard des examens devenu un vrai problème au Sénégal.
Cette décision d’observer 48 heures de grève a été prise à l’issue des assemblées générales des campus qui ont eu lieu le 9 mai 2017. Le SAES dit être profondément déçu face à l’Etat du Sénégal qui «s’éloigne de l’accord conclu avec le syndicat en date du 17 mai 2016».
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Entre autres revendications, le SAES réclame une meilleure retraite pour les enseignants chercheurs. Non content d’ignorer les conclusions de la conférence sociale sur la retraite qui s’est tenu les 24 et 25 avril 2017, «le gouvernement préfère éroder le pouvoir d’achat des enseignants en opérant une diminution déguisée de salaires pour combler le déficit du Fonds national de retraite dont il est le seul responsable», ont dénoncé Malick Fall, secrétaire général du SAES et ses camarades.
Aucun secteur de l’enseignement supérieur n’est épargné durant ces 48 heures de grève. «Les formations payantes sont également suspendues», ont-ils précisé. Par ailleurs, les syndicalistes «demandent à leurs camarades de ne pas s’inscrire sur les listes de président de jury pour la session du baccalauréat 2017».
Les griefs du ministre de l’Enseignement supérieur
Du côté du ministère de l’Education nationale, on se désole des grèves répétées du SAES qui ignore complètement les efforts de l’Etat dans tous les domaines de l’enseignement au Sénégal.
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En visite au centre universitaire délocalisé de Kolda (sud du Sénégal), le professeur Mary Teuw Niane a déclaré que, «l’Etat du Sénégal a fait beaucoup d’efforts, à tous les niveaux, dans le domaine de l’éducation, dans le domaine de la formation professionnelle et dans l’enseignement supérieur». Ainsi, il a invité les enseignants à faire à leur tour des efforts. «La grève dans le secteur de l’éducation est une question dramatique. C’est une question qui aujourd’hui devient inacceptable», a-t-il lancé au SAES.
Le désarroi des étudiants.
Au grand désarroi des étudiants, les grèves à répétition du SAES perturbent chaque année, les calendriers des examens. Durant ces trois dernières années, les étudiants n’ont pas une année universitaire normale. Tout comme l’Etat, ils accusent le SAES de les prendre en otage, une fois de plus.
A l’exception de la faculté de médecine, cette situation est la même dans toutes unités de formation et de recherches des différentes universités du Sénégal. «Dans ce bras de fer entre l’Etat et le SAES, ce sont nous les étudiants qui en sommes les agneaux de sacrifice», a regretté un étudiant en lettre moderne. «Il serait ainsi le temps, pour eux, de trouver une solution définitive pour qu’on connaisse, en fin, une année universitaire normale», a-t-il conclu.