Sénégal: vers une paralysie générale du secteur de la santé

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Le 07/07/2017 à 10h27, mis à jour le 07/07/2017 à 10h31

Le bras de fer continue entre le Sutsas et le gouvernement sénégalais. Mballo Dia Thiam et ses camarades travailleurs de la santé prévoient de bloquer le secteur de la santé à la fin du mois de juillet.

Après leur sit in des 21 et 28 juin 2017 et le manque de réaction de la part du gouvernement, les travailleurs de la santé commencent à dérouler leur plan d’action.

Mballo Dia Thiam et le Syndicat qu’il dirige passent ainsi à l’étape supérieure dans leurs revendications. Comme ils l’avaient annoncé lors de leur sit in du 21 juin 2017, les travailleurs de la santé affiliés au Sutsas ont déposé, le 27 juin dernier, un préavis de grève au ministère de la Fonction publique avec ampliation au ministère de la Santé et de l’action sociale, au ministère du Travail et du dialogue social et à l’Assemblée nationale.

Cette démarche adoptée par le Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’action sociale (Sutsas) est une manière de prévenir les autorités.

Mballo Dia Thiam avertit ainsi : «Du 27 juillet 2017 jusqu’au 31 décembre 2017, si le gouvernement ne réagit pas pendant les 30 jours francs, nous sommes en droit et en mesure de commencer nos activités de grève. Et, samedi 8 juillet, on va décliner le plan d’actions c’est-à-dire qu’on va donner un échéancier à ce plan d’actions».

Le secrétaire général du Sutsas précise également, qu’en «dehors de la grève, il y aura des marches au niveau régional tout comme au niveau national».

En outre, le plan d’action ne se limite pas qu’à la grève et à la marche. Il prévoit, en cas de besoin, de boycotter les gardes en permanence pour protester contre le non paiement «des heures supplémentaires». A ce rythme, c’est tout le système de la santé qui pourrait être bloqué car, le Sutsas envisage éventuellement de «faire une rétention d’information», précise toujours Mballo Dia Thiam.

Une large plateforme revendicative

Entre autres revendications, le Sutsas proteste contre «l’absence de mode de rémunération et de traitement des agents de Santé». Plusieurs d’entre eux restent quelquefois des mois sans salaire. Concernant le fonds de motivation, «il est payé de manière discriminatoire et irrégulière», a dénoncé Mballo dia Thiam.

Il y a également le non «remboursement des factures dues par l’Agence de couverture maladie universelle, le manque de paiement des indemnités d’heures supplémentaires et la négligence remarquée dans la réalisation du programme de logement sociaux (Namora/Sutsas) par le gouvernement».

Tous ces manquements témoignent de l’absence de volonté, de la part de l’Etat d’apaiser la tension dans le secteur de la santé. Et pourtant, le président Macky Sall avait signé un décret donnant un statut aux professionnels de la santé, mais celui-ci tarde à être appliqué.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 07/07/2017 à 10h27, mis à jour le 07/07/2017 à 10h31