Les travaux avancent vite, mais "c’est un travail de précision", précise d'emblée Ahmed, l’un des ouvriers rencontrés sur le chantier. Par conséquent, pour certaines tâches, il préfère prendre son temps.
Ahmed et plusieurs autres de ses collègues sont en train de poser l’une des immenses portes métalliques de l’ouvrage. A côté d’eux, des spécialistes du plâtre veillent à ce qu’ils n’abîment pas les décorations posées la veille.
L’ambiance est bon enfant, cependant chacun veille au grain. Et c’est ainsi depuis plusieurs mois. Et d’ici trois à quatre mois, les ouvriers marocains devraient sans doute donner les clés des lieux à Serigne Mbackiyou Faye le Djeuwrine (Chef moral) des mourides à Dakar et représentant du Khalife général.
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Cette mosquée est l’une des principales œuvres de Cheikh Sidy Mokhatar, le défunt Khalife général de la communauté mouride disparu, il y a tout juste une quinzaine de jours, dans la nuit du 9 au 10 janvier.
Grande comme six stades de football, sa construction nécessitait un budget global avoisinant 43 milliards de francs CFA (65,55 millions d'euros), sans tenir compte de la valeur du terrain.
Mais, comme c'est souvent le cas pour les grands chantiers mourides, il faut s’attendre à ce que cette enveloppe soit largement dépassée.
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Une bonne partie de cette somme devra justement aller aux travaux de finition qui représentent généralement entre 30 et 50% du budget des ouvrages similaires. Toute la décoration intérieure est justement confiée à la société de décoration marocaine «Art du Staff marocain». C’est ce qui explique la présence de plus de 100 artisans marocains à Dakar.
Il fallait en effet une expertise avérée dans les monuments culturels afro-musulmans pour que la promesse d’en faire la plus belle mosquée d’Afrique subsaharienne soit respectée. Ce sera néanmoins, une caractéristique que Massalikoul Djinane devra disputer à la grande mosquée de Touba, autre ouvrage sans cesse en extension et qui porte également la touche du savoir-faire marocain.