Les employés du secteur aéronautique civil sénégalais ont voulu anticiper un éventuel licenciement de 200 de leurs collègues à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass.
Selon eux, depuis son ouverture, il y a tout juste 3 mois et 10 jours, l’AIBD fonctionne avec un certain nombre de difficultés liées à la mauvaise gestion turque de l’administration.
En conférence de presse, ce mercredi 21 mars, le Syndicat autonome des travailleurs de l’aéronautique civile du Sénégal (SYNATRACS), a voulu attirer l’attention du ministre des Transports aériens, Maïmouna Ndoye Seck, sur certains manquements.
Les syndicalistes invitent le ministre à rencontrer les acteurs du secteur pour envisager des solutions sur la menace de licenciement qui plane sur certains employés. Ainsi, prennent-ils l’opinion à témoin, «si jamais les 200 personnes sont licenciées par les Turcs, l’opinion sera édifiée sur notre détermination à aller au front. Prions qu’on n'en arrive pas là», a averti Mamadou Diop, secrétaire général du SYNATRACS.
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Selon lui, ce serait inacceptable de laisser les Turcs dicter leur loi aux travailleurs de l’AIBD. «Nous n’accepterons pas la façon dont les Turcs travaillent et se comportent à l’égard des employés. Le Sénégal nous appartient parce que nous sommes des Sénégalais. Le protocole d’accord qu’ils ont noué avec le Sénégal, ils ne l’ont pas respecté. Et cela, nous ne l’accepterons pas», a déclaré Ibrahima Ndiaye, lui aussi membre du SYNATRACS. Il a également dénoncé le fait que, «150 personnes soient assujetties dès leur arrivée». «L’administration est paralysée, elle est nulle. Comment peut-on mettre en cause un protocole déjà approuvé et signé? Nous sommes là pour l’intérêt des travailleurs», a-t-il fait savoir.
D’énormes difficultés à l’AIBD
Selon Mamadou Diop et ses camarades du SYNATRACS, «une réduction du personnel turc au niveau de la société Limak-AIBD-Summa (LAS) s’impose pour parer aux lenteurs administratives à l’AIBD». Ils ont aussi décrié la gestion de l’aéroport, les difficiles conditions de travail du personnel transféré à Diass, le statut de travailleurs temporaires, les manquements dans la logistique et le déficit de service d’ordre (police et gendarmerie). Les autres problèmes soulevés sont liés aux difficultés budgétaires des Aéroports du Sénégal (ADS), et le manque de financement des aérodromes secondaires du pays.
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Le secrétaire général du SYNATRACS s’est également dit, déçu par le mauvais fonctionnement de l’AIBD. «L’aéroport de Diass a vu le jour, il n'y a pas longtemps. C’est aujourd’hui qu’il boucle ces 100 jours. Mais nous ne pouvons parler que de notre déception à ce niveau. Nous ne sommes pas des politiciens, nous sommes des syndicalistes. Un syndicaliste pour qu’il soit tranquille, il faut que ses travailleurs soient rassurés. Ils nous ont promis le meilleur, mais au fond, si vous regardez bien, c'est du très beau, couché sur des difficultés multiples», a-t-il fait savoir, avant d’assimiler les conditions de travail de ses camarades à de «l’esclavage». Mais heureusement, selon lui, «le SYNATRACS est né pour défendre les travailleurs».