Sénégal: la grève des inspecteurs de l’éducation perturbe les élèves-maîtres

Elève-maitre

Elève-maitre. dr

Le 29/09/2018 à 12h45, mis à jour le 29/09/2018 à 14h03

Au moment où le Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’Education du Sénégal (Siens) continue son bras de fer avec l’Etat en programmant une marche nationale, les 2995 élèves-maîtres souffrent le martyre. Les nombreuses grèves du Siens ont, tout au long de l’année, perturbé leur formation.

Le coordonnateur national de l’amicale national des élèves-maîtres de la 6ème promotion, Djidiack Faye, tient à attirer l’attention des autorités sur les difficultés qu’ils vivent depuis le début de leur formation. «Depuis plus de trois mois, dit-il, nous ne faisons que 8 jours de cours mensuellement». Insistant sur l’insuffisance de leur bourse, il a également demandé à l’Etat de mettre fin à leur calvaire à quelques jours de la rentrée scolaire.

2995 élèves-maîtres dans la tourmente.

Cette situation concerne 2995 élèves, dont 2500 dans l’option française et 495 dans l’option arabe, qui ont été choisis parmi 26 000 candidats, puis répartis dans 13 centres régionaux de formation du personnel enseignant (Crfpe). Après avoir fait leur rentrée au mois de janvier 2018, ils ont été envoyés en stage d’imprégnation avant de retourner en cours. Et comme si cela ne suffisait pas, ils ont été, par la suite, envoyés dans les écoles pour une phase d’observation de 21 jours. Après quelques jours de formation dans les Crfpe, ils sont retournés en stage de responsabilité entière.

Ce parcours du combattant, qui dure depuis 6 mois, a mis ces élèves-maîtres dans un désarroi absolu. Aujourd’hui, révèle Djidiack Faye, «l’inquiétude gagne les élèves-maîtres avec les mouvements des inspecteurs formateurs. Les cours ne se déroulent pas normalement. Ce qui impacte négativement la qualité de la formation».

«Nous devions finir la formation et recevoir nos ordres de service en septembre. Jusqu’ici, nous n’avons aucune visibilité sur le calendrier, avec la grève du syndicat des inspecteurs de l’Education. Pire encore, ils ont décidé de boycotter notre examen du certificat de fin de stage», s’est-il plaint. Malgré leurs différentes sorties pour alerter les autorités étatiques, aucune action n'a été entreprise pour le moment afin de résoudre ce problème de formation des élèves-maîtres. 

Une bourse insuffisante

L’autre équation que devront résoudre les autorités, est celle relative aux bourses des élèves-maîtres. En effet, la bourse n’était prévue que pour 9 mois. Et en cas de prolongement de la formation, la majorité des élèves-maîtres qui n’habitent pas dans les localités où se trouvent les Crfpe se retrouveraient sans ressources.

Le coordonnateur national de l’amicale des élèves-maîtres de la 6ème promotion s’est également plaint du montant de leur bourse de 25 000 francs CFA, qu’il juge dérisoire par rapport à celle des étudiants. «Les 25.000 francs CFA que nous recevons par mois ne nous permettent par de payer logement et restauration», a-t-il dit avant d’inviter l’Etat et les différents acteurs à des négociations.

«Nous invitons les autorités à trouver des solutions à ce problème et nous permettre de suivre convenablement les cours, faire nos examens et être opérationnels pour regagner les classes. Nous demandons aux acteurs de se retrouver, de négocier, de trouver des solutions pour qu’on puisse terminer la formation en beauté», a-t-il conclu.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 29/09/2018 à 12h45, mis à jour le 29/09/2018 à 14h03