Sénégal: une rentrée des classes mouvementée

Sénégal : rentrée des classes

Sénégal : rentrée des classes. dr

Le 02/10/2018 à 09h39, mis à jour le 02/10/2018 à 09h44

La rentrée scolaire, prévue ce mardi 2 octobre 2018, se fera sans le Syndicat des enseignants libres du Sénégal. Les camarades de Souleymane Diallo annoncent un mouvement social dès le premier jour de classe.

L’année scolaire 2018-2019 risque d’être aussi perturbée que les précédentes au Sénégal. A deux jours de l’ouverture des classes, plusieurs syndicats d’enseignants sont montés au créneau pour dénoncer le non-respect par l’Etat du compromis trouvé l’année dernière pour la hausse des indemnités de logement.

Selon plusieurs responsables syndicaux, l’Etat n’a aucune volonté de respecter ses engagements pris l’année dernière à l’endroit des enseignants. C’est du moins l’avis de Souleymane Diallo, secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS). A l’occasion de leur Conseil syndical, tenu ce samedi 29 septembre, Souleymane Diallo et ses camarades ont annoncé qu’ils entameront un mouvement social dès la rentrée des classes, qui a lieu ce mardi 2 octobre. Ils auraient même déposé un préavis de grève auprès des autorités.

«Nous, au niveau du Sels, ne sommes pas très satisfaits de la mise en œuvre du protocole d’accords alors que des recommandations et des orientations ont été faites dans ce sens. La mission de notre organisation syndicale, c’est de défendre les intérêts des travailleurs et de l’école sénégalaise. L’application des accords est une condition pour la stabilité de l’espace scolaire. Nous n’excluons pas de déposer un préavis de grève très prochainement parce que nous avons compris que le gouvernement ne réagit que sous la pression. Nous attendons de tirer les conclusions de ce conseil syndical pour fixer une date», a déclaré le secrétaire général du SELS. Et pour mieux intensifier la lutte, les dirigeants ont prévu de contacter les autres candidats du G6.

Selon Souleymane Diallo, la divergence entre syndicats et le gouvernement réside dans le non-respect du monitoring pour le suivi des accords que devait mener le Premier ministre, Mahammad Boune Abdallah Dione. «Si cela est suivi par le Premier ministre, il y a de fortes chances que cela soit appliqué dans les délais. Lui-même est conscient que le suivi a rencontré des difficultés. Avec l’expérience que nous avons avec le gouvernement qui ne respecte pas ses engagements, nous sommes prêts à engager la bataille», a-t-il fait savoir.

Rappelons qu’à l’occasion de son message à la nation le 3 avril 2018, le président Macky Sall avait promis d’augmenter l’indemnité de logement des enseignants qui est actuellement de 85 000 F CFA et de le ramener à 100 000 F CFA, d’ici 2020, c'est-à-dire après les élections présidentielles de février 2018. Mais les syndicats d’enseignants pensent que le chef de l’Etat cherche à gagner du temps.

L’autre revendication des enseignants est relative aux actes de validation, d’intégration et de reclassement. Et le Secrétaire général SELS d’ajouter : «le gouvernement doit faire des efforts supplémentaires en multipliant les guichets uniques pour produire le maximum d’actes. Parce que 10 000 guichets actuellement, c’est ridicule. Et pour ce qui est du crédit Dmc, la deuxième tranche n’a pas été virée et nous avons eu à le déplorer devant le Premier ministre.Les inquiétudes demeurent toujours par rapport à son externalisation».

Souleymane Diallo a aussi critiqué le fait que les rencontres mensuelles entre les ministères concernés et les syndicats du G6 n’aient désormais plus lieu.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 02/10/2018 à 09h39, mis à jour le 02/10/2018 à 09h44