Corruption au Sénégal: Transparency épingle le Gouvernement, la police, les religieux...

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Le 13/07/2019 à 07h16, mis à jour le 13/07/2019 à 08h37

43% des personnes interrogées par Transparency International, estiment que la corruption s’est amplifiée au Sénégal durant les douze derniers mois. Le bonnet d'âne revient, selon 47.000 citoyens interrogés, à la police, au gouvernement, aux fonctionnaires, à certains députés et religieux du pays.

Le Global Corruption Barometer (Baromètre mondial de la corruption) a été publié ce jeudi 11 juillet 2019, alors que le débat sur le présumé scandale autour de corruption sur l'exploitation du pétrole sénégalais fait rage.

Le Forum Civil, branche local de Transparency International, a, en partenariat avec Afrobarometer, choisi cette journée africaine de lutte contre la corruption pour publier cette étude, effectuée dans 35 pays africains, dont le Sénégal.

Le constat est alarmant.

En effet, 47.000 citoyens sénégalais parmi la population, qui ont été interrogés pour les besoins de cette étude ont une mauvaise opinion du gouvernement et de certains hommes politiques sénégalais.

L'échantillon interrogé a également fortement critiqué certains religieux et des dirigeants d’entreprises lesquels, soutiennent-ils, n’hésitent pas à toucher des pots-de-vin au détriment des intérêts des citoyens qu’ils sont censés défendre.

En 2018, une personne sur quatre en Afrique (soit 130 millions de personnes au total) ont eu recours à la corruption pour accéder à des services publics lesquels, en principe, devraient délivrés sans contrepartie d'aucune sorte.

Au Sénégal, 15% de ceux qui ont sollicité les services de la fonction publique, disent avoir usé de corruption au cours de l’année précédente, alors que 53 % des Sénégalais interrogés estiment que les efforts du gouvernement pour lutter contre la corruption sont insignifiants.

52% d’entre les Sénégalais interrogés soutiennent que les citoyens ordinaires peuvent jouer un rôle déterminant dans cette lutte contre la corruption.

Selon Transparency International, en 2019, la police se trouve à la première place sur cette liste de corrompus, sur laquelle se trouvent aussi des chefs d’entreprise et des hommes d’affaires.

Les auteurs de cette étude ont également réservé une place de choix au chef de l’Etat ainsi qu'à son ancien Premier ministre, car selon 23% des personnes interrogées, ces deux leaders "sont les plus corrompus".

L’institution judiciaire et celle législative sont aussi épinglées. 24% des sondés estiment que les juges et certains membres de l’Assemblée nationale empochent, eux aussi, des pots-de-vin.

Les membres du gouvernement et les autorités administratives ne sont pas non plus épargnées, car 26% des citoyens sénégalais interpelés estiment qu'ils acceptent des dessous-de-table pour accorder des marchés ou encore pour, selon une expression consacrée, "rendre service". 

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 13/07/2019 à 07h16, mis à jour le 13/07/2019 à 08h37