Sénégal: deux détenus meurent dans la prison centrale de Dakar

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Le 30/08/2019 à 10h51

Des ONG de défense des droits humains appellent les autorités à mettre fin à la surpopulation carcérale et la vétusté des établissements pénitentiaires.

La mort de deux détenus dans la principale prison de Dakar suscitait jeudi 29 août des critiques contre les autorités au Sénégal où des défenseurs de droits humains appellent à mettre fin à la surpopulation carcérale et à la vétusté des établissements pénitentiaires. Les deux détenus sont morts mardi dans la prison de Rebeuss, dans le centre-ville de Dakar, à la suite d’« étincelles » produites par un ventilateur dans une chambre, « provoquant un mouvement de panique parmi les » prisonniers, a indiqué le ministère de la justice dans un communiqué.

« L’intervention prompte des surveillants de prison n’a pas permis de sauver tous les occupants puisque deux corps inertes ont été retrouvés à même le sol », selon le communiqué qui ne précise pas le nombre de détenus qui étaient dans la chambre. L’administration pénitentiaire, qui a annoncé une enquête, estime que « ces décès pourraient être causés soit par électrocution ou soit par bousculade ».

Des prisons qui datent de l’époque coloniale

«Nos organisations exigent l’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale et soulignent qu’elles ont sans cesse décrié la vétusté de cette prison [de Rebeuss] ainsi que son surpeuplement », ont indiqué la Ligue sénégalaise des droits humains, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) et Amnesty Sénégal, dans un communiqué commun parvenu à l’AFP jeudi.

«Il est temps que le gouvernement adopte des mesures urgentes pour régler le problème de la surpopulation carcérale », affirment les trois organisations. Elles appellent le gouvernement à construire une nouvelle prison à Dakar pour remplacer Rebeuss. Les prisons au Sénégal remontent à l’époque coloniale.

Pour réduire la surpopulation carcérale, les autorités ont annoncé depuis plusieurs années vouloir généraliser les alternatives à la prison. Il est ainsi prévu des aménagements et des modifications du Code pénal et du Code de procédure pénale pour ne pas envoyer en prison certains délinquants condamnés à six mois de prison ou moins. En outre, une nouvelle prison est depuis janvier 2015 en chantier à Sébikotane, près de Dakar.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 30/08/2019 à 10h51