C'est l'indignation générale au Sénégal, après la diffusion des images montrant une jeune femme entre les mains de ses bourreaux. La vidéo a été mise en ligne ce week-end et aurait été tournée dans le quartier plutôt huppé du Sacré-Cœur de Dakar.
Trois jeunes hommes ont agressé sexuellement celle qu'ils ont accusée de vol dans un magasin, après lui avoir attaché les mains derrière le dos. Ils ricanent et semblent ne pas prendre conscience de la gravité de leur acte. Deux d'entre eux vont jusqu'à soulever son t-shirt et lui toucher les seins, tout en continuant leur rire glauque. Pire, ils prennent soin d'immortaliser leur crime tout en s'acharnant sur la malheureuse victime.
Et comme si cela n'était pas suffisamment grave à leurs yeux, subitement, l'un des agresseurs tente de lui enlever son pantalon, avant que son complice le lui interdise.
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Seulement, personne ne sait ce qui s’est passé après qu’ils ont arrêté de filmer. En tout cas, les images partagées sont déjà suffisantes pour indigner tout le pays et être dénoncées par les défenseurs des droits de l’homme. Un paramètre, auquel ne s’attendaient pas les bourreaux, est venu aggraver leur cas. Leur victime souffre de dépression et de troubles mentaux, qui la rendent irresponsable de ses actes.Elle est de plus cadre de la fonction publique sénégalaise. Ces informations ont été obtenues auprès de ses proches par Seydi Gassama, qui est à la tête de la branche sénégalaise d'Amnesty International.
Mame Mactar Guèye, vice-président de l’ONG islamique Jamra, a lui aussitôt révélé sur Facebook la véritable identité de la jeune femme.
Selon lui, «elle est la fille cadette d’une famille respectable. Après avoir brillamment bouclé ses études, Bac+5 et décroché un diplôme supérieur au prestigieux Centre africain d'études en gestion, elle a réussi à un concours d'admission dans la Fonction publique sénégalaise. Elle bénéficie alors, depuis le mois de ramadan dernier, d'une affectation dans un démembrement [une forme d'agence publique, NDLR] de l'État comme cadre administratif».
Des troubles mentaux depuis quelques mois...
Toujours selon l’ONG, c’est «après avoir servi quelques mois à ce poste de responsabilité qu'elle a commencé, pour la première fois, à être saisie de troubles mentaux, qui lui ont valu de suivre un traitement dans un service psychiatrique de la place».
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D’ailleurs, «un dossier médical, en bonne et due forme, attestant de ses intermittentes confusions mentales, a été remis à ses parents, qui l'ont présenté au commissaire de la police de Dieuppeul», renseigne Mame Mactar Guèye.
Après cette vague d’indignation, deux de ses trois bourreaux ont été arrêtés. Il s’agit de Ibou T. et de Babacar N. Interrogés par les enquêteurs, ils sont passés aux aveux.
Lors de leur audition sur procès-verbal, les deux mis en cause ont reconnu avoir commis des attouchements sexuels sur la dame. Cependant, ils auraient déclaré aux enquêteurs que F. N. (la présumée voleuse) aurait saccagé leurs boutiques et aurait blessé l’un d’entre-deux à la main. Ils auraient également affirmé n’avoir jamais parlé de vol, une version contradictoire avec ce que l’on entend sur la vidéo, ou ils disent clairement à la jeune femme qu’elle devait avoir honte de voler «vu sa beauté».