Face à une masse salariale qui s’accapare 13,5% du PIB du pays, soit l’un des pourcentages les plus élevés au monde, et une part non négligeable du budget de l’Etat, empêchant ainsi ce dernier de consacrer une part plus importante à l’investissement, le gouvernement essaye de dégraisser le mammouth. Cette démarche est jugée vitale pour faire face au déficit budgétaire qui ne cesse de se creuser. En 2017, selon les projections du gouvernement, il faut 3,7 milliards de dollars pour couvrir le déficit budgétaire.
Face à cette situation, le dégraissage de la fonction publique est l’une des solutions préconisées par le gouvernement. Il répond ainsi au souhait du Fonds monétaire international (FMI) qui avait demandé à l’ancien gouvernement de «mettre en œuvre le programme de départs volontaires des fonctionnaires à partir de 2018». Le nouveau gouvernement semble vouloir prendre les devants. Il annonce des départs volontaires de 50.000 fonctionnaires à partir de cette année.
Pour attteindre cet objectif, le gouvernement essaye de mettre en place des mesures incitatives afin de faciliter la reconversion des fonctionnaires et encourager les départs.
Ainsi, il prévoit, entre autres, des mesures à même d’inciter certains fonctionnaires à opter pour le départ volontaire. Les fonctionnaires candidats pourront ainsi bénéficier de 2 ans de salaire et de facilités pour obtenir des prêts bancaires pour monter des projets dans le secteur privé. Ainsi, cette mesure peut permettre à certains fonctionnaires d’envisager des reconversions dans le privé.
Outre la réduction de la masse monétaire, cette mesure pourrait aussi contribuer à la création d’emplois du fait des nouveaux projets lancés par les anciens fonctionnaires et contribuer en même temps à rajeunir les ressources humaines de la fonction publiques.
Ce dégraissage doit être obligatoirement réalisé pour soulager le budget de l’Etat et dégager ainsi des ressources nécessaires pour financer des projets de développement.
Tunisie: une loi de finances 2017 qui fâche tout le monde
Seulement, ces départs volontaire annoncés risquent d’être insuffisants tant le contingent de la fonction publique tunisienne est important. En effet, la fonction publique tunisienne compterait 650.000 fonctionnaires, soit environ 6% de la population tunisienne, pour une masse salariale de 13 milliards de dinars, soit 46% du budget de l’Etat. En clair, d’autres départs volontaires seront nécessaires pour permettre à la Tunisie de se débarrasser d’une fonction publique pléthorique. Reste à savoir si le timing est bien choisi au moment où le pays fait face à une crise aigüe avec un taux de chômage en hausse.