Enfin. Le bout du tunnel apparaît, après un long processus de négociations entre la Tunisie et l’Union Européenne, visant à mettre en place un accord d’Open Sky. Selon le ministre du Tourisme et de l’artisanat, également ministre du Transport par intérim, René Trabelsi, cet accord sera officialisé en février 2020.
Entamées en 2010, les négociations sur l’Open Sky entre la Tunisie et l’Union Européenne auront finalement traîné sur une décennie.
Un mémorandum sur cet accord avait été signé le 11 décembre 2017. Toutefois, la signature définitive de cet important accord souhaité par l’Union européenne et les opérateurs touristiques tunisiens, mais redouté par la compagnie aérienne tunisienne, TunisAir, en crise depuis plusieurs années, est dû au Brexit.
L'accord a en effet été retardée par la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Une sortie qui va modifier l’espace aérien de l’UE.
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En effet, l’Open Sky met fin aux accords bilatéraux qui limitent, voire interdisent l’accès à plusieurs compagnies aériennes étrangères d'accéder à l’espace aérien tunisien.
L’accord prévoit aussi une élimination dles limitations des capacités et des nombres de vols, une déréglementation tarifaire et la mise en place d’un contexte compétitif selon les règles de la concurrence.
Notons toutefois que cet accord, qui n’est pas souhaité par TunisAir, qui craint des pertes de parts de marché sur l’Europe avec l’ouverture du ciel tunisien aux compagnies aériennes de l’Union européenne, prévoit, dans un premier temps, que l’Open Sky couvrira tous les aéroports tunisiens à l’exception de l’aéroport international de Tunis-Carthage.
Et de fait, cet accord prévoit que les compagnies low-cost pourront desservir tous les aéroports tunisiens, sauf celui de la capitale qui sera protégé pendant 5 ans.
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La compagnie aérienne tunisienne qui traverse une crise aigüe depuis de nombreuses années, craint énormément cette ouverture du ciel aérien, qui va exacerber la concurrence en permettant aux compagnies low-cost de desservir les aéroports tunisiens sans contraintes.
Tunisair, avec ses effectifs pléthoriques et ses faibles performances, ne survit aujourd’hui que grâce à une mise sous perfusion des pouvoirs publics tunisiens.
Alors que le pavillon national tunisien craint cette concurrence, deux autres compagnies privées tunisiennes, Tunisian Travel Services et Nouvelair, se préparent quant à elles activement à cette éventualité, et espèrent grignoter des parts de marché en développant des vols réguliers avec certains pays européens, comme l’Italie et l’Allemagne qui sont de grands pourvoyeurs de touristes à la Tunisie.
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Avec cet accord, la Tunisie espère dynamiser son secteur touristique, actuellement en pleine croissance. L’ouverture du ciel tunisien devrait se traduire par plus d’offres de sièges sur la Tunisie à partir de l’espace de l’Union européenne et une baisse des tarifs des billets.
Ce sont là autant de facteurs qui devraient davantage doper les arrivées touristiques et contribuer à la création d’emplois dans le secteur du tourisme et des transports.
A ce titre, après les effets de la révolution de 2010 et les problèmes d’insécurité, tout particulièrement après les attaques du Musée national du Bardo et de la plage de Souss en 2015, le tourisme tunisien a repris des couleurs durant ces trois dernières années, avec un niveau record de touristes accueillis en 2018.
Pour l’année en cours, le pays devrait battre son propre record en accueillant 9 millions de touristes.
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En prenant finalement la décision de ratifier cet accord, la Tunisie rejoint le Maroc, qui a signé un accord d’Open Sky avec l’Union européenne en 2005. Un accord qui a eu des effets bénéfiques sur le tourisme marocain, ainsi que sur les tarifs des billets d’avion entre le Maroc et l’Union européenne.
L’accord d’Open Sky est d'ailleurs considéré comme une première étape des négociations sur un futur Accord de libre-échange complet et approfondi entre la Tunisie et l’Union européenne.