Chahed "a relevé de leurs fonctions Lamia Zribi, ministre des Finances, et Néji Jalloul, ministre de l'Éducation", a dit notre source sans plus de précisions.
Mme Zribi a récemment été au coeur d'une polémique sur la dépréciation de la monnaie nationale, tandis que le départ de Jalloul était réclamé avec insistance depuis plusieurs mois par un syndicat.
Le ministre de l'Investissement, Fadhel Abdelkéfi, assurera l'intérim pour les Finances, tandis que le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Slim Khalbous, sera temporairement chargé du portefeuille de l'Education, selon la même source.
Jalloul, qui a notamment initié une réforme du calendrier scolaire, avait une relation conflictuelle avec de nombreux enseignants, qui s'estimaient régulièrement "insultés" par ses propos à leur égard. Ses défenseurs, eux, louaient son franc-parler sur les "dépassements" dans le secteur.
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Quant à Mme Zribi, elle a récemment été critiquée après une interview au cours de laquelle elle a évoqué le dinar tunisien. Bien que son ministère s'en soit défendu, elle a été accusée d'accélérer, même involontairement, la dépréciation de la monnaie nationale.
L'actuel gouvernement, dit d'union nationale, a été formé l'été dernier suite à des semaines de pourparlers, après que son prédécesseur ait été jugé en échec sur l'économie.
En février, Chahed a procédé à un remaniement marqué par un changement de titulaire au poste stratégique de ministre de la Fonction publique, et un ancien syndicaliste avait été remplacé par un dirigeant de la centrale patronale. Face aux critiques, le chef du gouvernement a purement et simplement supprimé le portefeuille.
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Le limogeage des deux ministres intervient aussi après la visite houleuse jeudi d'une délégation ministérielle, menée par le chef du gouvernement, à Tataouine, région du Sud agitée depuis plusieurs semaines par des mouvements sociaux.
Si la Tunisie, unique pays rescapé des "Printemps arabes", a réussi sa transition politique, elle reste engluée dans la morosité économique et sociale six ans après sa révolution.
Face aux difficultés, le pays a dû recourir à un nouveau plan d'aide de 2,9 milliards de dollars sur quatre ans auprès du Fonds monétaire international (FMI).