«C’est mal vu de dire que la Tunisie se trouve entre l’Algérie, un pays communiste, et la Libye, un autre pays qui fait peur», a déclaré Riadh Mouakher, ministre tunisien des Affaires locales et de l’environnement. Ces propos tenus lors d’une conférence intitulée «Tunisie, espoir en Méditerranée», organisée jeudi dernier à Rome par la Fondation Craxi, continuent à susciter des réactions en Algérie et en Tunisie.
Même si le ministre tunisien a tenté de rectifier le tir face aux réactions outrées de la presse, de la société civile et des réseaux sociaux en Algérie et en Tunisie, il n’en demeure pas moins que ce n’est pas la première fois qu’un ministre tunisien fait allusion à la position géographique de son pays pour justifier certains de ses problèmes.
Ainsi, en octobre 2015, le ministre tunisien de la Défense, Farhat Horchani, avait estimé que son pays était victime de son emplacement géographique. «Le terrorisme nous vient d’Algérie et de Libye», avait-il souligné.
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D'ailleurs, les ministres tunisiens ne sont pas les seuls à faire le lien entre la situation difficile de leur pays et l’impact de ses voisins algérien et libyen.
Ainsi, en juillet 2015, au lendemain de l’attentat de Bardo, à Tunis, l’ex-président français Nicolas Sarkozy s’inquiétait aussi du positionnement géographique de la Tunisie en des termes beaucoup plus durs : «la Tunisie est frontalière avec l’Algérie, avec la Libye, ce n’est pas nouveau, vous n’avez pas choisi votre emplacement». A l’époque, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avait répondu en soulignant que l’ex-président français voulait ainsi insinuer que «l’Algérie est un exportateur d'instabilité».
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Reste que ce nouvel écart verbal montre combien les ministres tunisiens ont un problème de communication. D’ailleurs, deux des quatre ministres qui ont été limogés au cours de ces 6 derniers mois de l’équipe de Youssef Chahed l’ont été pour des maladresses de cet ordre.
Heureusement, en ce qui concerne l'impair du ministre tunisien des Affaires locales et de l’environnement, l’Algérie a préféré faire profil bas. Aucune réaction officielle n’a été enregistrée. La vérité est parfois très amère.