A l’heure du tout numérique, la fraude en ligne touche tous les pays et les secteurs d’activité exposant aux dangers des vies et des pans entiers des économies. Cette fraude inclut le hameçonnage, l’usurpation d’identité, les arnaques en ligne et la fraude bancaire. Menée via diverses activités malveillantes par l’intermédiaire de plateformes numériques, la cyberfraude implique des transactions financières ou le vol d’informations personnelles avec des conséquences sur les personnes, les entreprises et les Etats. Ces derniers sont donc obligés d’investir massivement pour mieux se protéger contre de tels phénomènes.
Et c’est pour aider les États et entreprises à évaluer leur exposition aux risques de fraudes numériques, que Sumsub, plateforme de vérification d’identité et de conformité qui opère dans le monde entier, fondée à Londres et dont le siège est à Chypre, a publié la seconde édition de son Global Fraude Index 2025 -indice mondial de la fraude 2025.
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«Nous avons lancé l’Indice mondial de la fraude pour mettre en lumière les causes profondes de la fraude. Nous sommes de retour pour une deuxième année car le contexte évolue sans cesse. En rendant transparentes les tendances en matière de fraude, nous aidons les entreprises à renforcer leurs défenses sans exclure les personnes qui méritent d’y avoir accès, pour un avenir numérique plus sûr et plus inclusif», souligne la plateforme.
Selon l’étude, la gouvernance et la maturité technologique restent les principaux leviers de protection contre les fraudes numériques. «L’indice mondial de la fraude de cette année montre que la protection contre la fraude ne dépend pas de la géographie, mais de la gouvernance», explique Timothy Owens, expert du secteur technologique et de l’IA chez Statista, institution ayant collaboré à la publication du Global Fraud Index 2025.
Ce dernier précise que «les fraudeurs ont désormais accès à des outils d’intelligence artificielle de plus en plus puissants. Ce qui était autrefois une menace de niche est devenu monnaie courante. Pour les dirigeants technologiques, le message est clair: il faut traiter l’exposition à la fraude comme la disponibilité d’un système. Cela exige une surveillance continue».
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Cette seconde édition de Sumsub a passé en revue 112 pays, classés sur la base d’une batterie d’indicateurs: taux de fraude, degré de préparation à l’IA, PIB par habitant, coût de la vie et blanchiment d’argent. Ces indices intègrent également la politique étatique en matière de cybersécurité, la qualité d’internet et les ressources affectées au secteur numérique.
Ces indicateurs sont regroupés autour de quatre piliers avec des pondérations différentes: taux de fraude (50% du score globale), accessibilité aux ressources numériques (20%), intervention gouvernement (20%) et santé économique (10%). L’indice se base sur des données internes et des sources fiables émanant des institutions comme la Banque mondiale, Oxford Insights, Transparency International, Statista,…
Chaque pays, selon les notes obtenues au niveau de chaque indicateur et les pondérations, est noté sur une échelle allant de 0 à 10, où 0 correspond au meilleur niveau de protection et 10 au niveau le plus exposé à la fraude. En clair, plus un pays a un score bas, mieux il est protégé. Le score moyen mondial est de 2,79 points.
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Selon le classement de l’Indice mondial de la cyberfraude, les pays les mieux protégés sont les États nordiques qui trustent le Top 5 mondial: Luxembourg, Danemark, Finlande, Norvège et Pays-Bas. Le Luxembourg, avec un indice global de 0,8 est le pays où le taux de fraude est le moins important avec un score de 0. Ce pays a enregistré également des scores exceptionnels au niveau des leviers accessibilité des ressources (0,2), intervention du gouvernement (0,2) et santé économique (0,41).
L’étude montre que les États-Unis, la Malaisie et Singapour enregistrent une forte dégradation de leurs indicateurs. La France passe de la 97e à la 83e place mondiale. Au bas du classement, on trouve le Pakistan (112e mondial et dernier des pays classés), devancé par l’Indonésie (111e), le Nigeria (110e), l’Inde (109e) et Tanzanie (108e).
Au niveau du continent africain, seuls 16 pays sont pris en compte dans ce classement et qui révèle leurs vulnérabilités face aux risques de fraudes numériques.
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Le pays africain le mieux protégé est Maurice, avec un score de 1,8 point, occupant le 22e rang mondial, très loin devant des pays comme les États-Unis (91e mondial avec un score de 3,81), la France (45e mondial; 2,27),…
L’ile Maurice est connue pour être un hub financier majeur en Afrique. Ce qui pousse les autorités à investir pour protéger l’Etat et les entreprises face aux fraudes numériques. Le pays doit son rang à la faiblesse des activités frauduleuses (0,27 point), à la bonne santé de l’économie (0,49 point), l’intervention du gouvernement (0,52) et l’accessibilité aux ressources numériques (1,56 point).
Cyberfraude: 16 pays africains dans le classement mondial dont 3 - Maurice, Botswana et Maroc - dans le Top 50 des pays les mieux protégés contre les fraudes numériques.
Loin derrière, suivent le Botswana avec 2,29 points (46e mondial) et le Maroc avec un score de 2,38 (50e rang mondial). Le Royaume doit surtout son rang à son faible taux de fraude avec un score de 0,47, contre une moyenne mondiale de 2,07. Le pays affiche aussi de bons scores au niveau des piliers santé économique (0,52), intervention du gouvernement (0,65) et accessibilité aux ressources (1,72).
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Loin de ce trio, qui figurent dans le Top 50 mondial, suivent la Tunisie (67e mondial), l’Afrique du Sud (74e), l’Égypte (79e), le Ghana (88e), l’Algérie (90e), la Zambie (92e) et le Sénégal (94e).
Les cinq pays africains les mieux protégés contre les cyberfraudes
| Pays | Rang mondial | Score GFI | Taux de fraude | Accessibilité aux ressources numériques | Intervention du gouvernement | Santé économique |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Maurice | 22e | 1,8 | 0,27 | 1,56 | 0,52 | 0,49 |
| Botswana | 46e | 2,29 | 0,36 | 1,61 | 0,65 | 0,63 |
| Maroc | 50e | 2,38 | 0,47 | 1,72 | 0,69 | 0,52 |
| Tunisie | 67e | 2,77 | 0,49 | 1,76 | 0,82 | 0,63 |
| Egypte | 104e | 3,19 | 1,18 | 1,72 | 0,73 | 0,56 |
Source: données de Sumsub
Au bas de l’échelle des 16 pays africains, le Nigeria pointe au 110e rang mondial avec un score de 6,43. Le pays est devancé par la Tanzanie (108e mondial avec un score de 5,49), l’Ouganda (107e avec un score de 5,38), le Rwanda (105e avec un score de 4,92) et l’Éthiopie (102e avec un score de 4,4).
Les cinq pays africains les moins protégés contre les cyberfraudes
| Pays | Rang | GFI | Taux de fraude | Accessibilité aux ressources numériques | Intervention du gouvernement | Santé économique |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Ethiopie | 102e | 4,4 | 1,38 | 1,92 | 1,29 | 0,45 |
| Rwanda | 106e | 4,92 | 2n9 | 1,86 | 0,72 | 0,58 |
| Ouganda | 107e | 5,38 | 2,94 | 1,89 | 0,98 | 0,48 |
| Tanzanie | 108e | 5,38 | 2,94 | 1,89 | 0,98 | 0,48 |
| Nigeria | 110e | 6,43 | 3,92 | 1,89 | 0,99 | 0,53 |
Source: données de Sumsub












