Afrique du Sud, Kenya et Nigeria dans la ligne de mire des cyberattaques. Qui sera le prochain ?

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Le 20/02/2024 à 08h39

Les tendances émergentes des cybermenaces en Afrique révèlent à la fois des progrès et des défis dans le domaine de la cybersécurité.

À mesure que le paysage de la cybersécurité évolue, les cybermenaces continuent se diversifient et se sophistiquent. Y compris en Afrique. Face aux enjeux, «les pays africains doivent rester vigilants et continuer à investir dans des mesures de protection avancées pour prévenir les attaques et protéger leurs économies en pleine croissance», recommande le spécialiste en sécurité informatique, Kaspersky. C’est dans ce contexte que les experts du spécialiste de la confidentialité numérique ont discuté de l’évolution du paysage des cybermenaces dans la région lors de son 9e week-end annuel de cybersécurité – META 2024, qui s’est tenu à Kuala Lumpur, en Malaisie.

Au menu des échanges: l’impact des tendances technologiques émergentes telles que l’intelligence artificielle (IA), sur l’ampleur des menaces modernes. Les conclusions de ces échanges mettent en lumière des évolutions significatives dans le paysage de la cybersécurité de la région, avec des implications économiques importantes. Ont également été abordées les attaques visant les systèmes de contrôle industriels au sein des infrastructures critiques au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie.

Afrique du Sud, Kenya, Nigeria : les dernières tendances en matière de cybermenaces

Selon les données de télémétrie de Kaspersky, l’Afrique du Sud enregistre une diminution de 29 % du nombre global de cybermenaces en 2023 par rapport à 2022. Cependant, les attaques de phishing utilisant des tactiques d’ingénierie sociale pour inciter les individus à divulguer des informations sensibles ont augmenté de 29%. Cette augmentation souligne l’importance de l’éducation et de la sensibilisation des utilisateurs aux pratiques de sécurité en ligne.

Le Kenya connaît une diminution de 8% des menaces globales, mais a également enregistré une augmentation significative des attaques de ransomwares (68%), des portes dérobées (47%), des exploits (22%) et du phishing (19%). Ces chiffres indiquent une évolution des tactiques utilisées par les cybercriminels dans la région.

Le Nigeria enregistre une diminution globale de 10% de toutes les menaces, mais les attaques de logiciels malveillants bancaires, visant à collecter des informations d’identification bancaire en ligne et d’autres informations sensibles, ont augmenté de 8%. Cela souligne la nécessité de renforcer la sécurité des transactions en ligne et de sensibiliser les utilisateurs aux risques potentiels.

Les vulnérabilités sur les pages Web

L’analyse de Kaspersky révèle également que les menaces en ligne liées aux vulnérabilités sur les pages Web, dans les e-mails ou dans les services Web ont varié considérablement selon les pays africains. Dans la région Moyen-Orient et Afrique, la Turquie enregistre le plus grand nombre d’utilisateurs touchés par les menaces en ligne (41,8%), suivie du Kenya (39,2%), du Qatar (38,8%) et de l’Afrique du Sud (35%). En revanche, Oman (23,4 %) et l’Égypte (27,4%) enregistrent moins d’utilisateurs touchés. L’Arabie saoudite (29,9 %) et le Koweït (30,8 %) se situent également dans la moyenne.

Selon Amin Hasbini, directeur de l’équipe mondiale de recherche et d’analyse du META Research Center (GReAT) chez Kaspersky, « à mesure que le paysage de la cybersécurité évolue, les cybermenaces continuent de devenir diverses et sophistiquées. Cette tendance est particulièrement évidente en raison de l’émergence de technologies avancées comme l’IA et de l’escalade des turbulences géopolitiques et économiques dans la région Moyen-Orient, Turquie et Afrique (META). Ces facteurs contribuent collectivement à la montée de la cybercriminalité et à la complexité accrue des cyberattaques », explique-t-il.

L’analyse détaillée des tendances émergentes des cybermenaces en Afrique met en évidence l’importance accrue de la cybersécurité dans le monde économique actuel. Pour protéger les infrastructures critiques et les informations sensibles, il est essentiel de mettre en place des mesures de sécurité avancées et de sensibiliser les utilisateurs aux risques en ligne.

En outre, une coopération étroite entre les acteurs du secteur de la cybersécurité, les gouvernements et les entreprises est nécessaire pour lutter efficacement contre les cybermenaces. L’évolution du paysage des cybermenaces en Afrique nécessite une approche proactive et une adaptation constante aux nouvelles tactiques utilisées par les cybercriminels.

Selon les analystes, les investissements dans la recherche et le développement de technologies de pointe, telles que l’intelligence artificielle et l’analyse prédictive, peuvent contribuer à renforcer la sécurité des infrastructures et à anticiper les attaques.

Par Modeste Kouamé
Le 20/02/2024 à 08h39