Cameroun: la gestion de Samuel Eto’o, président de la Fecafoot, décriée par certains acteurs du foot

Samuel Eto'o. DR

Le 12/07/2023 à 12h51

Des plaintes se multiplient contre Samuel Eto’o Fils au sujet de sa gestion à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). Si certains acteurs locaux l’accusent d’une gestion opaque, d’autres décrient la dictature dont il fait montre depuis son arrivée à la tête de cette instance. Mais ses proches évoquent plutôt la détermination de l’ancien capitaine des «Lions indomptables» à moderniser le football camerounais.

La tension est perceptible au sein de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) où le ballon rond ne circule plus librement entre le président Samuel Eto’o Fils et certains autres acteurs du football local. Entre suspensions, démissions et querelles dans les réseaux sociaux, l’opinion nationale ne comprend plus rien de cette brouille.

L’international camerounais et ancien capitaine des Lions indomptables Samuel Eto’o Fils avait pourtant nourri les espoirs d’un véritable changement dans la gestion du football local grâce à la forte expérience qu’il a acquise dans les championnats de grande envergure en Europe et en Asie.

Au commencement de la situation qui prévaut actuellement au Cameroun, était la rupture du contrat avec l’ex entraineur de l’équipe nationale Toni Conceiçao au profit de Rigobert Song Bahanag contre l’avis du ministre des sports et de l’éducation physique. Une décision unilatérale qui avait fait couler beaucoup d’encres et de salives.

Ensuite, le choix de l’équipementier One All Sport au détriment de Coq Sportif déjà installé au Cameroun. Un épisode qui avait également alimenté les débats dans le pays. Ensuite la contre-performance de toutes les sélections nationales engagées dans les compétitions internationales. Ici, de nombreux citoyens trouvent que leur pays n’a traversé de tels moments difficiles dans le passé.

Enfin, la vague des démissions et des suspensions sans précédent des membres du bureau exécutif de la Fecafoot que le pays connait actuellement au point où certaines corporations de présidents de clubs demandent la démission pure et simple du président de l’instance faitière du football camerounais.

« (…) Les membres présents et représentés du Bureau Exécutif de l’Acfac ont décidé à la majorité de 11 voix pour 01 abstension d’appeler à la démission avec effet immédiat de M. Samuel Eto’o Fils du poste de Président de la FECAFOOT s’il aime encore le football camerounais comme il l’a toujours clamé », peut-on lire dans un communiqué de l’association des clubs de football amateurs du Cameroun (Acfac) rendu public le 5 juillet 2023.

L’Acfac accuse Samuel Eto’o entre autres de d’opacité totale dans la gestion financière de la fédération, de l’exclusion des compétitions sans motif valable de certains clubs, de violation des textes réglementant la fédération et la signature d’un contrat de sponsoring entre le président de la Fecafoot et une entreprise de paris sportifs, en violation du code d’éthique de la Fifa et de la Fecafoot.

Certains de ces griefs sont aussi relevés par la majorité des présidents des clubs de football première division et membres du comité exécutif de la Fecafoot qui dénoncent aussi «la dictature» dont Samuel Eto’o fait montre depuis son élection à la tête de la Fecafoot.

Après plusieurs tentatives en vain de rencontrer les dirigeants de la Fecafoot, nous sommes allés à la rencontre d’un proche de Samuel Eto’o, Francis Bonga Team Press Officer d’une sélection des lions indomptables.

Pour lui, le président de la Fecafoot est victime des multiples réformes qu’il a entreprises au sein de la Fecafoot. « Avant Samuel Eto’o, l’issu des matchs se décidait dans les bureaux par la corruption des présidents de club et il a mis fin à ces pratiques. Eto’o Fils a rendu le football camerounais professionnel en octroyant des salaires consistants aux joueurs locaux grâces aux subventions des clubs qui ont été revues à la hausse », déclare-t-il.

D’après Francis, le président de la Fecafoot suspend ses collaborateurs conformément aux textes qui régissent l’instance faitière du football du pays.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 12/07/2023 à 12h51