Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) est au pouvoir depuis 38 ans. Il a été créé par Paul Biya le 24 mars 1985 à Bamenda dans la région du Nord-Ouest après la dissolution de l’UNC, l’Union Nationale Camerounaise, parti politique fondé par l’ancien Président Amadou Babatoura Ahidjo. Le RDPC a ainsi hérité du principe du parti unique au Cameroun avant le retour au multipartisme dès les années 1990. Avant l’indépendance du pays, le 1er janvier 1960, le Cameroun avait déjà connu plusieurs mouvements politiques comme, par exemple, l’Union des Populations du Cameroun (UPC) de Ruben Oum Nyobè fondé en 1948 et le Parti des Démocrates Camerounais d’André Marie Mbida fondé en 1954.
Le RDPC est donc un parti au pouvoir depuis sa naissance mais qui est passé par plusieurs étapes lesquelles ont contribué à asseoir sa notoriété et son efficacité tant sur l’ensemble du territoire national qu’en dehors du pays. En plus, ce parti politique bénéficie non seulement de la personnalité mais aussi de la crédibilité de son leader, Paul Biya, Président de la république réputé pour être futé en politique. C’est ce Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais qui vient de remporter l’ensemble des 70 sièges du Sénat lors des élections du 12 mars 2023 et dont les résultats ont aussitôt été promulgués.
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Le parti au pouvoir était pourtant en concurrence avec dix autres partis politiques, parmi lesquels le Social Democratic Front (SDF), l’Union Nationale pour le Développement et le Progrès (UNDP) et le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN). Une performance historique qui questionne néanmoins sur le sens même de la démocratie dans un pays comme le Cameroun.
La démocratie qui se manifeste par la pluralité des courants d’idées au sein du Parlement. Même si la situation n’est pas pareille à la Chambre basse qui est l’Assemblée nationale, il n’en demeure pas moins que la voracité du RDPC y est également perceptible.
Pour certains citoyens, le pays manque de réels partis politiques d’opposition capables de faire face au RDPC. D’autres estiment plutôt que le parti au pouvoir utilise tous les moyens en sa possession pour fragiliser les partis d’opposition, y compris les moyens de l’Etat. Plusieurs leaders de partis politiques laissent aussi entendre, qu’en plus des multiples fraudes qui sont monnaie courante dans le système de gouvernance du RDPC, il y a lieu de revoir le code électoral pour des élections ouvertes faute de quoi, le RDPC va s’éterniser au pouvoir même s’il est actuellement le parti le plus représenté dans tous les coins du pays.