Cameroun: pour l’insertion professionnelle de leurs enfants, les parents privilégient l’enseignement technique

Des élèves du lycée général Leclerc à Yaoundé, le jour de l'examen du baccalauréat 2023.

Le 16/06/2023 à 11h37

VidéoLes élèves des enseignements secondaires au Cameroun sont actuellement à l’assaut des différents diplômes. Si certains concourent pour obtenir des diplômes relevant de l’enseignement général, nombreux sont ceux qui préfèrent les diplômes techniques.

L’année scolaire 2022-2023 tire à sa fin avec le déroulement des épreuves écrites des différents examens scolaires de fin d’année. Les candidats à ces examens se sont préparés tant bien que mal afin de maximiser leurs chances de réussite. Du Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) aux différents Baccalauréats en passant par le Probatoire technique, les nuits sont devenues très longues avant la proclamation des résultats. Le Cameroun s’est organisé depuis de longues années à annoncer ces résultats en direct sur CRTV, l’office national des radios et télévisions, avant de les afficher dans les centres d’examens respectifs.

Ces futurs lauréats s’ajouteront à l’interminable liste des diplômés camerounais. La fierté des parents, des amis et connaissances sera indéniable mais plusieurs observateurs avertis s’interrogent sur le bien-fondé de ces diplômes dans un pays où le taux de chômage a atteint des proportions inquiétantes. Il faut rappeler que chaque année environ 75.000 jeunes diplômés sortent des universités au Cameroun. Ce nombre n’implique pas les nouveaux diplômés des enseignements secondaires dans le pays.

Face à cette situation, plusieurs parents préfèrent désormais orienter leurs enfants vers l’enseignement technique pour faciliter leur insertion socioprofessionnelle et les préparer plus tard à créer eux-mêmes leurs propres entreprises. «J’ai imposé l’enseignement technique à tous mes enfants parce que le circuit d’emplois est trop fermé au Cameroun. Ils sont dans l’électricité, la maçonnerie, la chaudronnerie et l’informatique», déclare un parent rencontré au quartier Etoudi à Yaoundé.

Selon lui «grâce à ces compétences professionnelles acquises, ils pourront s’installer à leurs propres comptes en attendant un éventuel recrutement dans la fonction publique».

D’autres parents ont également choisi la formation technique pour des raisons diverses. Mais il y a lieu de mentionner que l’on peut aussi développer ses propres activités même étant détenteur d’un diplôme de l’enseignement général. Il suffira juste d’avoir des bonnes qualités managériales pour s’affirmer dans un univers où seule la compétence compte.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 16/06/2023 à 11h37