«Le Tamkharit est avant tout un moment de spiritualité, de prière et de retrouvailles familiales. Préparer le Thiéré, c’est transmettre les savoirs de nos mères et grand-mères», témoigne Marème Ndaw, fidèle à cette coutume.
La préparation du couscous constitue une étape clé. Un savoir-faire hérité des anciennes générations, méticuleusement perpétué. «Pour préparer le Thiéré, on commence par bien laver le mil, qu’on transforme ensuite en farine. On roule la farine à la main dans une grande casserole, puis on ajoute la semoule en pluie tout en remuant pour éviter les grumeaux. On continue de mélanger jusqu’à ce que la semoule épaississe. Pour une texture plus légère, on le cuit à la vapeur dans un couscoussier. Une fois cuit, on y ajoute du lalo, selon les préférences», détaille Marème.
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Le choix des ingrédients n’est pas laissé au hasard. Couscous de mil roulé à la main, légumes frais et viandes de qualité composent ce plat de fête. «On met de la viande, du poulet, pour préparer la sauce. Pour les légumes, j’utilise de la carotte, du manioc, du chou, du concombre et d’autres encore. Sans oublier les tomates pour sublimer le tout», ajoute-t-elle.
Au-delà de l’assiette, le Thiéré Tamkharit incarne un puissant lien social. Il rassemble les familles autour d’un repas partagé, perpétue les valeurs de solidarité et renforce le tissu communautaire. La tradition veut qu’il soit également offert aux voisins et aux personnes vulnérables, en signe de générosité et de Téranga.
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«L’Achoura, c’est un moment de bonheur pour nous. Ce qui me touche le plus, c’est de voir toute une famille réunie autour du repas et de partager avec les voisins. Ici, pendant le Tamkharit, personne n’est oublié. C’est ça, le vrai Sénégal», confie Malick Ka, le cœur rempli de fierté.
Bien plus qu’un simple plat, le Thieré Tamkharit porte un message de paix, d’unité et de transmission. Il reste, année après année, un trésor culturel que les Sénégalais s’attachent à préserver.