Hugues Comlan Sossoukpè, journaliste critique du président béninois Patrice Talon et directeur de publication du journal Olofofo, vivait en exil à Lomé au Togo, où il bénéficie du statut de réfugié depuis 2019.
Invité par le ministère ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation, il s’est rendu à Abidjan le 8 juillet pour participer à un forum sur les nouvelles technologies, qui s’est tenu du 9 au 11 juillet.
Dès le 11, la presse béninoise a rapporté son interpellation par les autorités ivoiriennes, suivie de sa remise immédiate aux autorités béninoises.
Son arrestation a été confirmée dimanche soir à l’AFP par l’avocat Charlemagne Dagbedji.
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«Maintenant qu’on sait que Comlan Hugues Sossoukpè avait été accueilli en Côte d’Ivoire par des officiels pour être, par la suite, cueilli par des autorités béninoises, nous exigeons une communication immédiate et détaillée sur sa situation», a dit Me Dagbedji.
L’avocat exige également «le respect absolu des droits fondamentaux» de M.Sossoukpè, «notamment son droit à l’intégrité physique, à un procès équitable et à l’accès à ses conseils et à sa famille.»
Selon la presse béninoise, M. Sossoukpè a été présenté au procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme à Cotonou, puis placé sous mandat de dépôt.
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«Comlan Hugues Sossoukpè est actuellement détenu à la prison civile de Ouidah», dans le sud du Bénin, a précisé dans un communiqué dimanche soir le collège d’avocats de M. Sossoukpè.
Vendredi, le Réseau ouest-africain des défenseurs des droits humains (ROADDH) a déclaré dans un communiqué avoir appris avec «stupeur l’enlèvement à Abidjan dans la nuit du 10 au 11 juillet 2025 du journaliste Hugues Comlan Sossoukpè».
Les autorités béninoises et ivoiriennes n’avaient pas commenté dimanche soir l’arrestation du journaliste.
En août 2024, le cyberactiviste béninois Steve Amoussou, accusé de tenir un compte critique du pouvoir, avait été enlevé au Togo voisin, selon ses avocats, puis ramené à Cotonou où il a été condamné début juin à deux ans de prison ferme.