C’est une journée que l’on célèbre chaque année avec un sentiment particulier.
En 2025, la Journée mondiale de la liberté de la presse a mis en lumière l’impact croissant de l’intelligence artificielle (IA) sur le journalisme. Sous le thème «Informer dans un monde complexe: l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse», l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) a organisé une caravane rassemblant professionnels des médias et étudiants.
Les participants, arborant des t-shirts blancs aux slogans engagés, ont traversé les rues de Cocody, à Abidjan, depuis la Maison de la Télé jusqu’à divers lieux symboliques. Par cette marche, ils ont exprimé leur attachement à une presse libre, indépendante et éthique face aux défis posés par les technologies émergentes.
L’intelligence artificielle, au cœur des débats, a suscité de nombreuses interrogations. Journalistes et intervenants ont exprimé leurs inquiétudes sur les risques de censure, de désinformation et de perte de contrôle éditorial liés à l’usage d’algorithmes dans la production et la diffusion de l’information.
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Représentant le président de l’UNJCI, le vice-président Franck Ettien a souligné la nécessité de maintenir la dimension humaine dans le traitement de l’information. «L’intelligence artificielle est désormais incontournable. Notre objectif est de veiller à ce qu’elle reste un outil au service de la vérité, et non un instrument de contrôle ou de manipulation.»
«La liberté de la presse se conquiert chaque jour. L’IA ne doit pas nous faire peur, elle doit nous inciter à nous adapter, à rester debout. Elle s’impose, et les journalistes doivent s’approprier cet outil», a-t-il ajouté.
Selon le classement 2024 de Reporters sans frontières, la Côte d’Ivoire occupe la 64ème place sur 180 pays. Un progrès notable salué par les professionnels, d’autant plus qu’aucun journaliste n’a été molesté, emprisonné ou tué dans le pays, selon le rapport. «Ce progrès est le fruit d’un meilleur respect des droits humains et d’une plus grande responsabilité des journalistes», a indiqué Bakary Sanogo, représentant le ministre de la Communication et des Médias.
Parmi les acquis majeurs cités figure l’application effective de la suppression des peines privatives de liberté pour les délits de presse. Toutefois, les défis persistent, notamment sur le plan économique.
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Cyprien Kouassi, journaliste, déplore: «Il y a certes des avancées, notamment dans la législation, mais les conditions de vie des journalistes restent précaires. Beaucoup ne sont pas rémunérés selon la convention, et il est inconcevable que notre profession rime encore avec pauvreté.»
Comme partout dans le monde, cette journée a été l’occasion de rappeler le rôle essentiel d’une presse libre pour la démocratie et le développement. Si des progrès sont enregistrés, la mobilisation des journalistes ivoiriens reste forte pour défendre leur droit à informer et à être informés, dans un contexte technologique en pleine mutation.
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Comme dans le reste du monde, cette journée a été l’occasion de rappeler l’importance d’une presse libre pour la démocratie et le développement économique. La Côte d’Ivoire, qui a fait des progrès significatifs en matière de protection des journalistes, continue de renforcer son engagement envers un environnement médiatique libre et responsable.
Cette célébration démontre que, malgré les défis technologiques et économiques, les journalistes ivoiriens restent mobilisés pour défendre leur droit à informer et à être informés.