La liberté de la presse au Niger: des avancées notables malgré des salaires «dérisoires»

Liberté de la presse et paupérisation des journalistes.

Le 04/05/2023 à 12h23

VidéoAu Niger, les acteurs des droits de l’homme et des médias ont célébré, le 3 mai, la Journée internationale de la liberté de la presse, un droit fondamental de plus en plus respecté en dépit des difficultés persistantes dans l’exercice de ce métier.

La liberté d’expression, moteur de tous les droits de l’homme, est le thème retenu par les Nations-Unies pour cette édition 2023 de la Journée internationale de la liberté de la presse.

Au Niger, ce 3 mai à été l’occasion de dresser le bilan de la liberté de la presse qui a enregistré une forte évolution dans le pays depuis quelques années.

«Au Niger, Dieu merci, du point de vue de la liberté de la presse, la situation est à saluer car actuellement aucun journaliste ne croupit en prison pour des faits liés à son métier», explique Maty Elhaj Moussa, président de la Commission nationale des droits de l’homme du Niger.

«On peut dire que la liberté d’expression est effective au Niger, parce que les autorités ont déployé beaucoup d’efforts pour garantir cette liberté avec la signature de Déclaration de la table de la montagne qui dépénalise les délits commis par voie de presse», rappelle Eminiel Mahamadou, journaliste.

Cette Déclaration, adoptée en 2007 par l’Association Mondiale des Journaux et le World Editors Forum, appelle à abolir «les lois sur la diffamation et l’injure publiques qui, durant les cinq premiers mois de cette année, ont entraîné l’arrestation et/ou l’emprisonnement de 229 rédacteurs en chef, reporters, journalistes de l’audiovisuel et de publications en ligne dans 27 pays africains».

En dépit de ces avancées, l’exercice du journalisme s’avère de plus en plus difficile au Niger du point de vu économique car le métier peine à nourrir son homme. Les acteurs des média œuvrent souvent dans des conditions particulièrement difficiles.

«Le fonds d’aide à la presse est jugé insuffisant, des revenus dérisoires, un statut salarial précaire avec une absence d’assurance maladie pour beaucoup des travailleurs du secteur des médias», souligne Maty Elhaj Moussa, président de la Commission nationale des droits de l’homme du Niger.

«Au Niger, le métier de la presse ne nourrit pas totalement son homme, surtout dans le secteur privé où on constate beaucoup de manquement», déclare Mahamane Sabo Bachir, journaliste à Niamey.

Au Niger, tous reconnaissent que la promotion de la liberté de presse est essentielle à la vitalité des jeunes démocratie africaines.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 04/05/2023 à 12h23