Pour les experts en santé publique, l’ampleur du phénomène de la consommation de stupéfiants en milieu scolaire est encore trop largement minimisée. Pour Dr Ibrahima Acrachy «c’est un phénomène préoccupant qui affecte de nombreux jeunes à travers le monde. Malheureusement, au Sénégal, il est souvent sous-estimé. Il est urgent de prendre des mesures concrètes pour endiguer cette menace.»
Pour certains élèves, l’entrée dans la consommation ne vient pas de nulle part, mais souvent liée à l’entourage et aux modèles qu’ils observent.
El Hadji Seydou Badji explique: «Je pense que c’est l’influence des autres qui pousse beaucoup de jeunes à essayer la drogue. Il y a aussi les images qu’on voit sur les réseaux sociaux ou dans les séries… Ça détruit la jeunesse, qui est pourtant l’avenir de demain.»
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Au-delà de la consommation, les impacts sont profonds, tant sur le plan sanitaire que social. Pour Dr Ibrahima Acrachy, «les conséquences sont multiples: manque de concentration, difficultés à mémoriser, mauvais résultats et parfois l’échec scolaire total. Sur le plan social, cela peut mener à la délinquance, à l’exclusion, et à une rupture avec les normes familiales et éducatives.»
D’après une étude de 2019 menée par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, 10,4% des élèves sénégalais âgés de 15 à 16 ans ont déjà consommé de l’alcool, et 9% ont déjà fumé. Un signal d’alerte, que les autorités éducatives et sanitaires ne peuvent plus ignorer.