Le texte, qui vise à devenir la première décision d’une conférence climatique de l’ONU à traiter du sort de toutes les énergies fossiles - pétrole, gaz et charbon - ne réintroduit pas le terme de «sortie» réclamé par les pays plus ambitieux mais refusé par des pays producteurs, Arabie saoudite en tête.
Dans son article le plus scruté, le texte en débat propose de reconnaître «la nécessité d’une réduction forte, rapide et soutenue des émissions de gaz à effet de serre, en lien avec les trajectoires de 1,5°C et appelle les parties à contribuer aux efforts mondiaux suivants», soit une liste de 8 types d’actions.
Le levier qui devrait être le plus débattu est ainsi rédigé: «Transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques».
Les autres leviers cités sont, entre autres, le triplement des énergies renouvelables d’ici 2030, le développement du nucléaire, de l’hydrogène «bas carbone», et les technologies balbutiantes de captage du carbone, plébiscitée par les pays producteurs de pétrole.
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La transition d’une «manière juste, ordonnée et équitable» signifie le respect d’un rythme différent selon les pays, leurs besoins de développement et leur responsabilité historique dans le réchauffement climatique.
Jusqu’ici, les COP n’ont adopté que des objectifs de «réduction» des émissions de gaz à effet de serre, sans explicitement aborder le sort de toutes les énergies fossiles, responsables de deux tiers des émissions.
Seule une «réduction» du charbon avait été actée à la COP26 à Glasgow, mais des objectifs sur le pétrole et le gaz n’ont jamais été adoptés.
Le sujet s’est imposé dans les négociations face à l’accélération des conséquences du réchauffement, l’échec des pays à tenir la trajectoire du 1,5°C, très menacée, et à l’occasion de l’organisation de la COP dans un riche pays pétrogazier.
L’objectif affiché de la présidence mercredi est de faire adopter ce texte lors d’une séance plénière annoncée pour 9H30 (5h30 GMT), avec un jour de retard sur la fin théorique de la COP28. Le consensus sera indispensable.