La Pâques commémore la résurrection de Jésus-Christ trois jours après sa crucifixion. Les fidèles se rassemblent dans les églises pour des prières, chants et sermons, rappelant le sacrifice et la rédemption au cœur de leur foi.
«Jésus est mort et ressuscité afin que tous ceux qui croient en son nom soient sauvés. Aujourd’hui, le monde entier est entrain de célébrer cette résurrection qui est une fête qui doit être vue de tous et ne doit pas rester confinée entre quatre murs. Voilà pourquoi nous faisons cette procession en ce jour qui tire sa référence dans les écritures saintes, la Bible», explique Arsène Glassé, pasteur à l’église Mission Evangélique Vie Abondante de Côte d’Ivoir.
En Côte d’Ivoire, cette fête a pris une connotation beaucoup plus culturelle que religieuse ! En effet chez les Baoulés, peuple vivant au centre de la Côte d’Ivoire, la Pâques baptisée Paquinou est une occasion de réunir toute la communauté. Tous se désertent de la ville pour se rendre dans les villages où chacun retrouve sa famille pour renouer la fraternité et «donner vie aux communautés ou aux groupes».
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«Cette célébration animée est l’occasion pour les familles de se réunir et faire vivre leurs traditions et régler les litiges au sein de la communauté, les familles… une belle occasion également de rencontrer l’âme sœur...», explique Jean-Louis Kouassi, un adepte de la Pâques.
Pour préparer cette fête, plusieurs personnes font des économies pour faire le déplacement vers les villages. Une période pendant laquelle, la tradition est reine. Les plats de la région et des boissons locales tirées du palmier sont consommés en quantité.
Abidjan se vide, les villages se repeuplent
Paquinou c’est aussi se réunir autour de projets de développement. C’est le cas de dame Affoué. «Je dois me rendre au village quoi qu’il m’en coûte, car la meilleure façon de fêter la Pâques c’est d’aller au village. C’est l’occasion de passer de bons moments avec nos parents que nous n’avons pas vus depuis plus d’un an», fait savoir Affoué Marceline, restauratrice d’un maquis d’Abidjan. Et il ne saurait être question de rater Paquinou au village: «Pas question de rater cette fête en province. J’ai passé toute l’année à économiser. Aujourd’hui, avec mes 120.000 Fcfa d’économie je peux me permettre de prendre part à cette grande rencontre» poursuit-elle.
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Mais il y a aussi ceux qui n’ont pas pu effectuer le déplacement et qui sont restés dans la capitale. A Abidjan, la célébration de la Pâques va au-delà des églises, s’imbriquant avec les pratiques culturelles des Baoulés, qui constituent une part importante de la population.
Les Baoulés, réputés pour leur riche héritage culturel, apportent leur propre empreinte à la célébration de cette fête religieuse. Ceux-ci se prennent d’assaut, les espaces publics tels que les maquis, de la nuit jusqu’au petit matin.
«Nous n’avons pas pu effectuer le déplacement au village. Nous sommes donc venus ici au maquis se retrouver en communauté discuter et prendre et prendre quelques décisions pour notre futur mais l’espace s’avère trop exigu pour recevoir tout le monde. Nous sommes donc obligés d’aller voir ailleurs», regrette Akissi Sidonie.
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Cette célébration est également moment propice pour les commerçants pour faire un bon chiffre d’affaires. La fête de la Pâques ou «Paquinou» est ainsi un témoignage vivant de la continuité de l’identité culturelle du peuple Baoulé. Ce mélange de traditions africaines et chrétiennes pendant la Pâques est un moyen de rassembler la communauté et les différents groupes ethniques et croyances. Une célébration que le peuple Akan garde jalousement depuis des décennies et veut voir perdurer.