Figure éminente de la scène politique ivoirienne, Alassane Dramane Ouattara, souvent désigné sous ses initiales Ado, avait annoncé son intention de ne plus se présenter à une présidentielle.
En 2020, Alassane Ouattara avait été réélu pour un 3e mandat avec 94,27% des voix, selon des résultats officiels.
Cependant, le parcours de ces dernières années a séduit certains de ses partisans qui saluent son bilan au cours de ses mandats précédents et celui en cours.
Ces derniers mettent en avant sa gestion économique stable, sa politique de réconciliation nationale après les périodes de troubles qu’a traversées la Côte d’Ivoire, et son engagement en faveur du développement infrastructurel. Selon eux, Ado incarne la continuité et la stabilité, des éléments déterminants pour le progrès d’une nation.
C’est à juste titre que l’un des mouvements de jeunes leaders du Rassemblement démocratique des houphouëtistes (Rhdp) dénommé «Union des leaders pour candidature de Ado» (ULC-ADO) se sont rassemblés pour réclamer une autre candidature, la deuxième de la quatrième république, de leur leader aux échéances prochaines. «Au regard de son challenge et le travail qu’il a accompli, le président Alassane Ouattara mérite de briguer un autre mandat, qui plus est la Constitution le lui permet», a déclaré Sanogo Serge, président de l’ULC-Ado.
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Cependant, une partie significative de la population notamment l’opposition et certains membres de la société civile sont particulièrement critiques envers une probable candidature de Alassane Ouattara.
Ceux-ci estiment qu’il est temps pour un renouveau politique, soulignant que la longévité d’un dirigeant peut entraver l’émergence de nouvelles idées et perspectives.
D’autres mettent en lumière des préoccupations concernant la gouvernance, pointant du doigt la gestion de certaines crises, la question des droits de l’homme, ou encore les inégalités persistantes.
«Un quatrième mandat d’Alassane Ouattara ne serait pas la bienvenue. Ils procéderont comme en 2020, où sa candidature violait la Constitution», rejette catégoriquement Alain Ahimou, membre de la société civile.
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Un débat entoure également la question de l’âge. Certains estiment qu’à un certain stade, la capacité d’un leader à comprendre et à répondre aux besoins d’une société moderne peut être altérée. D’autres, en revanche, soutiennent qu’une expérience étendue peut être un atout, et qu’établir une limite d’âge pourrait priver la nation de leaders expérimentés.
Entre partisans louant son bilan et détracteurs appelant au changement, les divergences d’opinions reflètent la complexité des enjeux politiques, économiques, et sociaux auxquels la Côte d’Ivoire est confrontée.