Guinée: empêché de tenir son congrès, l’UFDG saisit la Cour suprême

Le leader de l'opposition guinéenne et président de l'UFDG, Cellou Dalein Diallo.

Le président de l'UFDG, Cellou Dalein Diallo. . DR

Le 05/07/2025 à 08h02

L’UFDG, l’un des principaux partis politiques de Guinée, a annoncé avoir saisi vendredi la Cour suprême du pays après avoir été empêché par la junte au pouvoir de tenir son congrès dimanche.

L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a été informé en juin par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation qu’il devait «surseoir, sans délai, à toute initiative liée à l’organisation du congrès extraordinaire du 6 juillet 2025», a indiqué le parti dans un communiqué.

Selon le ministère, l’UFDG n’aurait pas respecté les délais pour organiser ce congrès, n’aurait pas présenté les documents nécessaires et aurait modifié son agenda.

Les «injonctions» du ministère, «qui remettent en cause une décision de justice, constituent une grave atteinte à l’État de droit, aux libertés d’association et de réunion ainsi qu’à l’autonomie des partis politiques», a dénoncé la direction de l’UFDG.

Le parti a précisé qu’il suspendait la tenue de son congrès en attendant la décision de la Haute cour.

Ce congrès extraordinaire devait réunir les dirigeants nationaux du parti, dont le président est en exil depuis plus de trois ans, de son comité central aux organisations de jeunes.

La junte militaire au pouvoir depuis 2021 dans ce pays d’Afrique de l’Ouest est régulièrement accusée par l’opposition et des défenseurs des droits humains de restreindre les libertés.

Dirigée par le général Mamady Doumbouya, elle a renversé le président Alpha Condé qui était au pouvoir depuis plus de 10 ans.

Depuis, la junte a fait arrêter, mis en cause ou contraint à l’exil de nombreux opposants et la répression de manifestations non autorisées a causé la mort de dizaines de personnes, selon des défenseurs des droits humains et la société civile.

Les militaires s’étaient initialement engagés sous la pression internationale à céder le pouvoir à des civils élus avant la fin de l’année 2024, promesse qu’ils n’ont pas tenu.

Un projet de Constitution doit être soumis à un référendum fin septembre mais ses dispositions ne permettent pas de savoir de manière explicite si le général Doumbouya pourra ou non se présenter à une prochaine élection présidentielle.

Mi-mai, le Premier ministre Amadou Oury Bah a en outre annoncé «tout faire» pour que des élections présidentielle et législatives se tiennent en Guinée «en décembre».

Par le360
Le 05/07/2025 à 08h02