Nous sommes dans le quartier de la Cimenterie, en haute banlieue de Conakry. Ici, l’eau est souveraine. Les habitations ayant été érigées sur le lit de rivière, la puissance de l’eau de pluie s’en trouve décuplée. Les populations qui habitent ce site ne savent plus où donner de la tête, submergées qu’elles sont de toutes parts. Fatou Fofana, confie qu’«à l’occasion de chaque saison des pluies, nous sommes très inquiets. Nous nous retrouvons sous les eaux et les ordures. Avec la pluie, nous ne pouvons même pas nous frayer un chemin. Toutes nos plantations sont souvent dévastées.»
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Ce matin, nous avons de la chance, car la nuit dernière, la pluie n’a pas été forte. L’endroit reste encore praticable, «moyennement», tient à préciser Mohamed Keita, responsable de l’assainissement de la zone. «L’eau qui descend ici arrive souvent avec beaucoup de force. C’est ce qui fait que les domiciles de certaines personnes se retrouvent inondés et endommagés. Chaque année, c’est la même chose.»
Au moment de la rédaction de ces lignes, il n’y a pas de dégâts à déplorer, mais les populations craignent le pire, comme c’est le cas chaque année. Aucun système n’est prévu pour évacuer les eaux de pluie. Et cela inquiète Fanta Berete, «pour le moment, il n’y a pas encore de dégâts. Pour éviter que cela n’arrive, nous appelons l’État à prendre les devants. Il y a déjà un pont non encore mis en service. Espérons que son entrée en service évitera les débordements d’eau. En attendant, nous avons érigé cette petite passerelle pour empêcher l’eau d’entrer dans les maisons.»
Les occupants des habitations ne sont pas les seuls à craindre la furie des flots. La même peur au ventre tenaille également les femmes qui cultivent de petits potagers pour alléger leur quotidien difficile. Mais avec ces fortes pluies et surtout tous ces déchets charriés par les eaux, il leur est impossible de commercialiser leurs produits, regrette Fatou Fofana, «nous avons de petits potagers, mais avec la pluie et ces inondations, nos plantes ne poussent pas. Elles sont souvent abîmées par la force de l’eau. Et les rares plantes qui arrivent à pousser, nous ne pouvons les récolter et les consommer à cause des saletés et des eaux usées.»
En attendant, la seule option reste le soutien de l’État, seul à même de mener de gros travaux pour désenclaver la zone et surtout mettre fin aux inondations.