Afin de nous enquérir de la disponibilité de certains produits alimentaires comme le riz, l’oignon, la pomme de terre ou encore le piment (sec et frais), nous nous sommes rendus au marché. Sur place, les étals sont plutôt maigres. Pas assez de produits. Ce constat est confirmé par la commerçante Asmaou Diallo: «L’exportation n’est pas bonne pour le pays, on en voit les conséquences. Et même s’il n’y a pas d’exportation, les produits sont très chers. Le fonio et le riz par exemple sont hors de prix.»
Dans son communiqué, le ministère du Commerce indique que de nombreux services publics sont mobilisés pour l’application stricte de cette décision. Une situation que M’bany Sidibé, président de l’Union pour la défense des consommateurs de Guinée, trouve regrettable.
«C’est un communiqué compliqué dans la mesure où aujourd’hui, nous sommes face à la cherté des prix pour certains produits. Et on ne peut pas comprendre que le ministère du Commerce essaie de prendre cette décision sans prendre en compte la situation. Nous pensons que le gouvernement doit penser d’abord à la réglementation globale des prix», s’alarme-t-il.
M. Sidibé craint également, et surtout, que cette décision ne se retourne contre la Guinée: «Il faut aussi noter que la Guinée est membre de la CEDEAO, qui défend la circulation des biens et services. En interdisant l’exportation de ses produits, on a peur que ce principe de réciprocité puisse frapper la Guinée.»