Sites d’information bloqués en Guinée: la tension monte entre la presse et le gouvernement de transition

Au sein de la rédaction de Guinéematin

Le 26/10/2023 à 12h09

VidéoDepuis quelques semaines, entre les autorités de la transition et les organisations de défense de la presse, c’est l’impossible entente. Les associations de journalistes tiennent l’Etat pour responsable de la censure de deux sites d’information très suivis. Le site Guinéematin est censuré depuis plus de deux mois en Guinée mais accessible à partir de l’étranger.

Pour de nombreux observateurs, la liberté de presse en Guinée connaît un net recul. Le blocage du site Guineematin a précipité le bras de fer entre le pouvoir de Conakry et les responsables de médias qui tiennent le gouvernement de transition responsable de la censure.

Nouhou Diallo, fondateur du site d’informations Guineematin regrette l’absence d’issue heureuse malgré toutes les négociations : «Des responsables syndicaux sont venus au siège de Guinéematin nous informer qu’ils avaient réussi à identifier celui qui est derrière les instructions de fermeture du site». Depuis plus de deux mois, le site Guinéematin est censuré en Guinée mais accessible à partir de l’étranger.

«Il s’agit d’Ousmane Gaoual Diallo, ministre des Postes et télécommunication et porte-parole du gouvernement», poursuit Diallo. Suite à cette révélation, une manifestation a été organisée le 16 octobre. Une manifestation que les forces de l’ordre ont tenté d’empêcher en usant de gaz lacrymogènes. Treize journalistes ont été placés en détention. Cette intervention musclée a également fait de nombreux blessés parmi lesquels Mariama Boyi Barry.


Blessée, la jeune femme a été souffrante une semaine durant et garde de cette manifestation un douloureux souvenir: «Comme il y avait des tirs de gaz lacrymogène, j’ai été touchée à la main. Je suffoquais même. Ça s’est passé avec une telle violence. Ils ont même failli m’assommer avec leur matraque».

Ousmane Gaoual Diallo, principal accusé dans cette affaire, dit n’avoir rien à se reprocher.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 26/10/2023 à 12h09