Guinée: une douzaine de journalistes arrêtés en manifestant contre la censure

Des journalistes guinéens participent à une marche le 2 avril 2019 à Conakry pour exiger la libération du journaliste arrêté Lansana Camara, directeur du site conakrylive.. AFP or licensors

Le 16/10/2023 à 19h42

Les forces de sécurité guinéennes ont arrêté lundi à Conakry une douzaine de journalistes et dispersé à l’aide de gaz lacrymogène leur manifestation pour le déblocage d’un site d’information très suivi, selon les organisateurs et des médias.

Les journalistes ont été relâchés dans la soirée en attendant d’être convoqués au tribunal la semaine prochaine à une date non précisée, a dit leur avocat Me Salifou Béavogui.

Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) avait appelé la profession à une marche dans le centre de la capitale pour réclamer la levée des restrictions imposées au site Guinée Matin.

Guinée Matin est inaccessible directement en Guinée depuis mi-août sans VPN (réseau privé virtuel). L’organisation Reporters sans Frontières a créé un site miroir pour pouvoir consulter le site. La junte au pouvoir depuis septembre 2021 n’a fourni aucune explication au blocage.

«Nous avions l’intention de nous rassembler au rond-point du port. Les forces de l’ordre mixtes police/gendarmerie nous ont gazés», a indiqué à un correspondant de l’AFP Abdouramane Diallo, un responsable du SPPG. Une journaliste a été légèrement blessée, a-t-il dit.

Des images diffusées sur internet montrent des journalistes s’éloigner de nuages de gaz tandis que résonnent des détonations et que passent des véhicules de gendarmerie.

Au moins 12 journalistes ont été arrêtés, dont le secrétaire général du SPPG, ont dit les organisations professionnelles. Ils ont été déférés au tribunal pour participation délictueuse à un attroupement illégal.

La junte a interdit les manifestations en 2022.

Quatre associations de presse ont dit dans une déclaration conjointe qu’elles «condamnent ces violences gratuites commises contre des journalistes» et «exigent leur libération immédiate et sans condition».

«Les associations de presse prennent l’opinion nationale et internationale à témoin du recul grave de la liberté d’expression et de la démocratie», ajoutent-elles.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 16/10/2023 à 19h42