«Quand les généraux renversent la volonté du peuple et mettent leurs propres ambitions au-dessus de l’Etat de droit, la situation sécuritaire se dégrade, et la démocratie meurt», a déclaré M. Austin dans un discours sur les partenariats de sécurité des Etats-Unis en Afrique, prononcé dans la capitale angolaise.
Le secrétaire à la Défense a réitéré l’engagement des Etats-Unis à «soutenir des politiques gouvernementales qui font avancer ensemble la paix, la sécurité et la gouvernance démocratique», soulignant que ces «éléments sont inséparables».
«L’Afrique a besoin d’armées au service de ses citoyens, pas l’inverse», a-t-il ajouté.
La visite de M. Austin en Angola, une première pour un secrétaire américain à la Défense, constitue la troisième et dernière étape de sa tournée africaine, après Djibouti et le Kenya.
Lundi, à Nairobi, le secrétaire à la Défense a indiqué que les Etats-Unis évaluaient les différentes options concernant l’avenir de leur présence militaire au Niger, au lendemain de l’annonce par la France du retrait de ses troupes.
Les Etats-Unis disposent de quelque 1.100 soldats stationnés au Niger, engagés contre les groupes jihadistes actifs dans cette région.
Le Niger est l’un des six pays africains où des militaires ont pris le pouvoir par la force ces trois dernières années, avec le Gabon, le Burkina Faso, le Mali, le Soudan et la Guinée.
Les militaires au pouvoir à Bamako se sont tournés vers la Russie, allant même, selon de multiples sources, jusqu’à s’assurer les services du groupe paramilitaire russe Wagner.
Lire aussi : Coups d’Etat en Afrique: de l’Atlantique à la mer Rouge, la démocratie se teint en kaki
«L’Afrique mérite mieux que des étrangers essayant de resserrer leur emprise sur ce continent», a déclaré M. Austin.
«Et l’Afrique mérite mieux que des autocrates qui vendent des armes bon marché, qui appuient des groupes de mercenaires comme le Groupe Wagner ou qui privent de céréales des populations affamées partout dans le monde», a-t-il ajouté dans une allusion à la Russie de Vladimir Poutine.
L’Angola, riche en pétrole, entretient de longue date des liens étroits avec la Chine et la Russie.
Mais l’actuel président Joao Lourenco a depuis 2017 opéré un rapprochement avec Washington, qui va financer en partie la rénovation d’une ligne de chemin de fer reliant les régions minières congolaises au port angolais de Lobito, sur l’océan Atlantique.
«Durant ces dernières années, la relation entre les Etats-Unis et l’Angola a fait d’énormes progrès», s’est félicité M. Austin.