Mauritanie-Sénégal: pourquoi la forte réduction du coût de la carte de séjour ne règle pas tout

Les présidents Bassirou Diomaye Faye du Sénégal et Mohamed Cheikh el Ghazouani de la Mauritanie.

Le 05/07/2025 à 15h23

VidéoLes gouvernements de Mauritanie et du Sénégal ont décidé de réviser les conditions de séjour de leurs ressortissants dans chacun des deux pays et ont fait diviser par 10 le coût de la carte de séjour. Même bien accueillie, cette mesure ne règle pas tout.

Le Secrétaire d’état chargé des Sénégalais de l’extérieur, Amadou Chérif Diouf a effectué récemment une visite en Mauritanie. Un voyage au terme duquel il a été annoncé que le prix du titre de séjour pour les Sénégalais vivant en Mauritanie passera de 3.000 à 300 ouguiyas, soit de 50.000 à 5.000 francs CFA.

Rencontrés par Le360 Afrique, ressortissants sénégalais de Nouakchott approuvent la mesure, mais souhaitent une modification des conditions de renouvellement annuel du document. La remise en cause de la clause portant sur la justification des revenus est partagée par tous.

Ibou Badiane, ressortissant des Sénégalais vivant en Mauritanie depuis prés d’un quart de siècle, salue l’accord entre les gouvernements de deux pays, entretenant des liens séculaires «désormais le Sénégalais qui arrive ici, doit se rapprocher les services de l’immigration au bout de trois mois, en présentant sa pièce d’identité biométrique, ou son passeport biométrique, pour se faire établir une carte consulaire, donnant droit à un titre de séjour, pour lequel il paie 300 ouguiyas, contre 3000 ouguiyas avant». Son enthousiasme ne lui fait pas oublier que c’est vielle doléance.

Khalifa Ababacar Seck, coordinateur adjoint du Rassemblement des Sénégalais de Mauritanie (RSM), évoluant le secteur du bâtiment se réjouit de cette mesure. «Nous félicitons les deux Etats. Mais notre souci est le renouvellement pour lequel le nouvel accord exige des justificatifs de revenus. Là, ça va poser des problèmes à l’avenir. Nous souhaitons un approfondissement des négociations pour un allègement des conditions de renouvellement du titre de séjour».

Omar Wade, tôlier vivant en Mauritanie depuis 1983 explqiue sa satisfaction et ses appréhensions. «Cela fait plus de 40 ans que je réside en Mauritanie. Cependant, le renouvellement conditionné par le présentation de documents attestant des revenus ne manquera pas de poser des problèmes pour l’écrasante majorité de la communauté sénégalaise, dont les membres travaillent dans le secteur informel des petits métiers».

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 05/07/2025 à 15h23