L’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre 2025 suscite déjà des inquiétudes en Côte d’Ivoire. À quatre mois du scrutin, des signaux d’alerte se multiplient: propos provocateurs lors des meetings politiques entre partisans rivaux, accusations de manipulation du processus électoral, une effervescence politique tendue qui ravive les souvenirs douloureux des crises électorales passées chez de nombreux Ivoiriens.
«Nous avons constaté ces derniers temps que les tensions sont montées, les mots sont armés. Mais entant qu’Ivoirien, je voudrais demander à nos leaders des partis de faire en sorte que la paix règne en Côte d’Ivoire parce qu’on n’a pas envie de fuir nos maisons encore. On veut aller voter tranquillement et continuer notre vie. Ces politiciens doivent comprendre que c’est le peuple qui souffre quand ils s’affrontent», a fait savoir Bakayoko Lassina, un habitant de Koumassi.
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Pour de nombreux observateurs comme d’Ivoiriens, ces actes ne sont que des prémices d’un cycle d’instabilité que le pays doit impérativement éviter. C’est à juste titre que renchérit l’étudiant Henri B. (sous le couvert de l’anonymat), «Chaque fois qu’on approche des élections, c’est comme si la peur s’installait. On ne veut plus revivre les scènes de violences de 2010 ou même les tensions de 2020. Il faut que les politiciens nous respectent».
Selon l’analyse Yao Kouamé, spécialiste des questions électorales que nous avons eu au bout du fil, «La démocratie ne doit pas être un champ de guerre. Si les acteurs politiques ne tiennent pas un discours de paix, les frustrations vont s’accumuler et exploser. Le moment est venu pour que les leaders désamorcent les tensions au lieu de les attiser», a-t-il confié.
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Les responsables de la Commission Électorale Indépendante (CEI) quant à eux, en appellent aux partis politiques au respect du code de bonne conduite électorale, rappelant que «la transparence du processus est une responsabilité partagée».
Dans les rues d’Abidjan, l’espoir reste permis. Des citoyens appellent les partis politiques à signer un pacte d’engagement pour des élections apaisées.
Le 25 octobre 2025 est bien sûr une date attendue. Mais plus que le nom du vainqueur, ce sont les conditions des processus électoraux qui préoccupent. Nombreux sont les Ivoiriens qui espèrent que ce scrutin sera un tournant démocratique, non une épreuve nationale.
«Nous voulons juste la paix. Que chacun aille voter dans le calme le 25 octobre 2025 et que celui qui perd félicite celui qui gagne et que tous les Ivoiriens se réjouissent. C’est comme ça qu’on grandit en tant que nation», appelle Soumahoro Mamadou, citoyen ivoirien.
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Les Ivoiriens souhaitent que le 25 octobre prochain soit un jour de fierté nationale, où la démocratie triomphe dans le calme, la transparence et la maturité politique.
Et pour cela, un seul mot d’ordre s’impose, «l’apaisement avant, pendant et après les urnes» pour que tous, au soir de l’élection, puissent se retrouver non dans les rues en colère, mais autour d’un vainqueur, dans l’unité et la célébration.
Une invitation claire à tous les leaders, «Faites la paix, pour que nous puissions tous fêter le vainqueur ensemble», exhortent à l’unisson les Ivoiriens.