Togo: des associations dénoncent des restrictions d’internet depuis fin juin

Des membres de la gendarmerie togolaise sont vus en opération à Lomé le 6 juin 2025.. AFP or licensors

Le 05/07/2025 à 15h05

Des associations de défense des droits des consommateurs au Togo ont constaté des restrictions dans l’accès à internet et aux réseaux sociaux depuis fin juin dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, a affirmé l’un de leurs responsables vendredi à l’AFP, ce qu’a confirmé l’organisation NetBlocks.

Ces restrictions font suite à plusieurs jours de manifestations meurtrières fin juin, au cours desquelles des dizaines de personnes ont contesté des arrestations de personnalités critiques du gouvernement, la hausse du prix de l’électricité ou encore la révision constitutionnelle qui permet à Faure Gnassingbé, 59 ans, de consolider son pouvoir à la tête du Togo. Il s’agissait de la deuxième vague de manifestations dans ce pays au cours du mois dernier.

«Depuis le 26 juin, les autorités togolaises procèdent à des restrictions d’accès à internet et aux réseaux sociaux. Ce qui constitue une entrave grave à la liberté d’expression», a déclaré Emmanuel Sogadji, le président de la Ligue des consommateurs du Togo (LCT).

«Nous condamnons cet acte et appelons l’autorité à la raison pour qu’elle lève ces restrictions», toujours en cours, a-t-il dit.

Dans un communiqué, l’Association togolaise des consommateurs (ATC) a elle aussi dit rencontrer des «difficultés d’utilisation des applications et plateformes des réseaux sociaux comme Youtube, Tiktok, Facebook et même WhatsApp».

Cette situation, a-t-elle précisé, «suscite une vive inquiétude parmi les consommateurs».

L’organisation de surveillance de l’accès à internet siégeant à Londres NetBlocks a également constaté que la connexion à «TikTok, Facebook et Telegram avait été restreinte» pendant au moins trois jours, depuis le 26 juin.

Les autorités togolaises n’ont pas fait de commentaires à propos de ces restrictions. Sollicitées par l’AFP, elles n’avaient pas réagi vendredi après-midi.

Les deux opérateurs nationaux, Moov et Yas Togo, n’ont pas non plus communiqué à ce sujet.

En 2017, la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avait déjà condamné des coupures internet au Togo.

Ces restrictions d’accès à internet et aux réseaux sociaux surviennent dans la foulée de manifestations fin juin, organisées contre le pouvoir: sept personnes sont mortes, des dizaines ont été blessées et plus de soixante interpellées, selon des organisations de la société civile.

Les autorités n’ont pas donné de bilan chiffré mais ont fait état de morts «par noyade», deux selon la gendarmerie.

L’Assemblée nationale a annoncé lundi qu’elle se «pencherait sur les réelles circonstances» de ces faits.

Amnesty international a demandé jeudi l’ouverture d’enquêtes «indépendantes et transparentes», à l’instar des organisations de la société civile togolaise et des partis de l’opposition.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 05/07/2025 à 15h05