«800 millions d’euros d’aide» à l’Algérie: une plainte d’Alger contre une eurodéputée française classée sans suite

L'eurodéputée française Sarah Knafo.

L'eurodéputée française Sarah Knafo.

Le 03/10/2024 à 15h30

Le parquet de Paris a annoncé jeudi avoir classé la plainte pour «diffusion de fausses nouvelles» déposée par l’Etat algérien après qu’une eurodéputée française d’extrême droite a affirmé qu’Alger recevait 800 millions d’euros d’aide au développement par an de la France.

Sarah Knafo «indique que 800 millions d’euros sont donnés par la France chaque année à l’Algérie, alors qu’il s’agirait de 800 millions sur une durée de cinq ans selon la plainte», détaille le parquet, qui conclut qu’il «s’agit donc davantage d’une information insuffisamment vérifiée et plutôt imprécise, que délibérément mensongère».

Le 27 septembre, le parquet a classé la plainte, déposée deux jours plus tôt, «au motif que l’infraction n’est pas caractérisée», a précisé le parquet, sollicité par l’AFP.

Alger reprochait à Sarah Knafo, représentante du parti d’extrême droite d’Eric Zemmour Reconquête! au Parlement européen, ses déclarations sur la radio RMC le 20 septembre.

«Est-ce que vous savez, par exemple, qu’on donne 800 millions d’euros à l’Algérie en aide publique au développement ?», avait-elle affirmé. Elle l’avait ensuite repris sur X.

Le ministère public rappelle que le délit de «diffusion de fausses nouvelles» «impose de caractériser deux éléments», à savoir «le caractère mensonger de l’information, mais aussi le fait d’entraîner ou de risquer d’entraîner un trouble de la paix publique

Sur le premier point, « la mauvaise foi n’est pas présumée comme en matière de diffamation, et ne peut pas être retenue même quand l’information a été insuffisamment vérifiée ».

Sur le second point, le parquet a estimé que le message de cette élue, «par ailleurs diffusé dans le cadre d’un débat public sur l’aide au développement de pays étrangers au regard du déficit budgétaire national alors que la Loi de finances va être prochainement examinée», n’avaient «manifestement» pas provoqué «de désordre, de panique, d’émotion collective et de désarroi».


Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 03/10/2024 à 15h30