Algérie: l’ex-président du Mouvement de la société pour la paix, Abderrazak Makri interdit de quitter le territoire

Abderrazak Makri.. AFP or licensors

Le 30/11/2023 à 17h47

Abderrazak Makri, ex-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a été empêché de quitter l’Algérie. Cette interdiction lui a été signifiée à l’aéroport d’Alger alors qu’il s’apprêtait à embarquer dans un avion à destination de la Malaisie via Doha. Pourtant, Makri était connu pour être un opposant de façade. Dans un texte publié sur les réseaux sociaux, il se dit convaincu que cette interdiction est liée «à la cause palestinienne».

L’Interdiction de sortie du territoire national (ISTN) vient de frapper un autre homme politique algérien. Cette fois-ci, c’est Abderrazak Makri, l’ancien président du MSP, qui en fait les frais. Il s’en est rendu compte à l’aéroport d’Alger. «J’ai été empêché de voyager à l’étranger. Il y a deux jours de cela, je m’apprêtais à voyager en dehors du pays, lorsque j’ai été informé, au poste de la police des frontières, que je suis interdit de sortie. Lorsque j’ai voulu connaître, au près de l’officier qui m’a informé, les raisons de cette interdiction, je me suis rendu compte qu’il n’en savait rien, sauf que je suis interdit de sortie» a relaté, une première fois, Abderrazak Makri sur son compte X.

Cette interdiction de sortie n’est accompagnée d’aucune justification. Et la seule que l’homme politique a obtenue, en off est que celle-ci est liée «à la question palestinienne», comme le rapporte certains sites d’informations dont Le Matin d’Algérie.

Une situation pour le moins ubuesque. Pourquoi la crise à Gaza aurait-elle des répercussions sur l’islamiste algérien? Selon d’autres sources, Makri devait se rendre en Malaisie pour la préparation du congrès «La Pensée et la civilisation» dont il est le secrétaire général, après une escale d’une journée à Doha où il devait rencontrer le leader du Hamas palestinien Ismaël Haniyeh.

Impuissant, l’homme politique ne pouvait que s’indigner devant tant d’injustices en soulignant que «cette procédure de sécurité est en violation de la Constitution, des lois et principes des droits fondamentaux du citoyen», poursuit Le Matin d’Algérie.

Dans un blog, l’homme politique algérien a rapporté, ce jeudi 30 novembre, «après les infructueuses tentatives de régler ce problème en contactant les instances concernées», il a fini par comprendre, comme il le souligne, «qu’en Algérie la Constitution et les lois sont foulées au pied et que cette mesure (l’ISTN, ndlr) est prise sans consulter la personne concernée et sans le moindre respect au citoyen». Dans un texte publié sur son compte Facebook, il est plus explicite que le premier publié sur X.

Pourtant, l’homme ne fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire et les autorités ne lui avaient, jusqu’à cette date, fait le moindre reproche.

Une indignation dont le pouvoir n’a cure. Un régime qui a fait de l’ISTN une arme redoutable contre ses opposants. Plusieurs généraux, hommes politiques et personnalités algériennes sont frappées par cette interdiction.

Ce qui étonne, c’est ce que cette mesure touche un opposant de façade, suscitant l’étonnement de nombre d’Algériens. Une chose est sure, avec cette ISTN, Makri goutte lui aussi au mode de gouvernance du régime qui affecte de nombreux paisibles citoyens algériens.

Une situation qui risque de se durcir encore plus à moins d’une année de la présidentielle, une élection à laquelle les candidats ne semblent pas encore se bousculer au portillon, craignant de subir les foudre du régime politico-militaire. Certains opposants ont préféré tout simplement abandonner la politique afin de sortir des griffes du régime.

Par Karim Zeidane
Le 30/11/2023 à 17h47