Sur des milliers de kilomètres, ces Mauritaniens prennent la route vers le Maroc

Une voiture en cours de chargement pour relier Nouakchott à Laayoune.

Le 17/08/2024 à 14h35

VidéoDakhla, Laâyoune ou encore des villes du Nord... beaucoup de Mauritaniens n’hésitent pas à faire la route pour passer leurs vacances au Maroc durant le mois d’août. D’un voyage par mois, ces rotations terrestres deviennent hebdomadaires, l’été venu.

L’été, surtout le mois d’août, correspond à une période d’intenses mouvements de voyageurs allant de la Mauritanie vers le Maroc. Durant cette période de l’année, ce sont notamment des vacanciers, qui après une année de labeur, souhaitent changer d’air et choisissent le Maroc, une destination qui séduit de plus en plus. Le Royaume a en effet attiré 7,4 millions de touristes durant les six premiers mois de 2024, en hausse de 14% par rapport à la même période un an auparavant.

Il était donc évident que les Mauritaniens se joignent à cette tendance et visitent le pays aux quatre villes impériales (Fès, Meknès, Marrakech et Rabat) et aux 3.500 kilomètres de côte.

Pour en témoigner, Limam ould Mohamed, transporteur originaire du Nord de la Mauritanie, explique être arrivé la nuit à Nouakchott en provenance de Laâyoune, au sud du Royaume du Maroc. Il lui a fallu 24 heures de route pour parcourir près de 1.500 kilomètres.

Il transport sur ce tronçon Nouakchott-Laâyoune des voyageurs qui ont préféré emprunter la voie terrestre pour diverses raisons, dont la principale est évidemment le prix. Sur l’asphalte, le billet Nouakchott-Dakhla revient à 2.500 ouguiyas, environ 600 dirhams.

Pour relier depuis Laâyoune la capitale mauritanienne, il faut débourser 3.000 ouguiyas, soit environ 700 dirhams. On est loin des tarifs exorbitants du transport aérien qui coûte entre 5.000 et 7;000 dirhams pour la liaison Nouakchott-Casablanca en aller-retour. Le choix donc est facilement fait.

Limam ould Mohamed dit faire le trajet aller-retour en raison d’une fois par semaine en cette période de vacances et une fois par mois, pendant la basse saison.

Il apprécie la qualité des routes, le comportement des forces de l’ordre à la frontière et au-delà, grâce à une application bienveillante de la réglementation. Seul grain de sable sur cette route qui fend le désert, ce sont les droits douanes et les taxes à la frontière entre les deux pays.

Ely Salem ould Mousseh est également transporteur de marchandises entre la Mauritanie et le Maroc. Avec un véhicule spécialement aménage, il transporte des articles de différentes natures comme les voiles, les habits...

Moctar Abdallah, transporteur de voyageurs dit apprécier mais note avec un certain regret, l’allongement du délai pour la délivrance du visa, qui prend 15 à 20 jours, en haute saison, contre 48 heures seulement avant les vacances.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 17/08/2024 à 14h35