Si le chef de la diplomatie algérienne s’est lui-même rendu à Benghazi, c’est pour donner du poids à son initiative d’organiser un sommet à Alger regroupant l’ensemble des protagonistes du conflit libyen, y compris la société civile. Une sorte de remake du sommet de Skhirat qui s'était tenu au Maroc en 2015.
Alger a plusieurs raisons pour essayer d'amadouer le chef de l'Armée nationale libyenne.
D'abord, Khalifa Haftar a snobé les deux dernières réunions qui ont eu lieu à Berlin et à Brazzaville au cours du mois de janvier. Son seul déplacement a été réservé à la rencontre de Moscou, le 13 janvier,. Or il avait refusé de s’asseoir à la même table que Fayez El Serraj, le chef du Gouvernement d’entente nationale (GNA) issu du processus de Skhirat et reconnu par la communauté internationale.
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Selon le site russe Sputnik, qui cite une source diplomatique anonyme algérienne, "la rencontre s’est tenue dans l’une des résidences de Benghazi. Sabri Boukadoum a remis à Haftar une invitation officielle du Président Abdelmadjid Tebboune afin qu’il vienne à Alger pour participer à une conférence de paix en Libye". L’objectif principal, selon la même source, est de faire en sorte que l’accord signé le 19 janvier à Berlin puisse entrer en vigueur le plus rapidement possible.
Ensuite, il faut dire que Khalifa Haftar a des raisons de douter de l’impartialité d’Alger, à cause des nombreuses visites des hauts responsables turcs ou du GNA auprès de Abdelmajid Tebboune.
Ce rééquilibrage pourrait donc amener Haftar à reconsidérer l’initiative de la diplomatie algérienne.
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, rien ne se fera sans le maréchal Haftar qui contrôle la quasi-totalité du pays, à l’exception de Tripoli, entre les mains de milices fidèles à El Serraj.