Algérie-Guinée: une visite pour calmer l'ire de Conakry

Noureddine Bédoui, ministre de l'Intérieur algérien, et son homologue guinéen, Aboul Kabèlé Camara. Parlent-ils le même langage?

Noureddine Bédoui, ministre de l'Intérieur algérien, et son homologue guinéen, Aboul Kabèlé Camara. Parlent-ils le même langage? . DR

Le 18/04/2018 à 12h54, mis à jour le 18/04/2018 à 12h56

Noureddine Bedoui, le ministre algérien de l'Intérieur, s'est rendu à Conakry, officiellement pour évoquer la question de l'immigration, mais en réalité l'Algérie cherche à arrondir les angles avec les pays subsahariens.

Depuis lundi 16 avril, Noureddine Bedoui est en Guinée pour une visite qui se termine ce mercredi. Officiellement, cette visite entre dans le cadre de la coopération en matière d'immigration. Sauf que depuis début janvier, le poste d'ambassadeur guinéen à Alger est vacant. Le président Alpha Condé qui avait pris un décret mettant fin aux fonctions de l'ancien ambassadeur n'en a toujours pas nommé de nouveau. De plus, les pays subsahariens n'ont pas arrêté de dénoncer l'attitude d'Alger vis-à-vis des migrants, un comportement qui frôle le racisme au plus haut sommet de l'Etat. 

C'est donc dans ce contexte que Bédoui se rend à Conakry, sans doute pour essayer de recoller les morceaux avec le gouvernement guinéen. Dans son programme de visite figure une rencontre avec son homologue guinéen, Abdoul Kabèlé Camara, pour parler immigration. Mais surtout, Bédoui devra s'improviser diplomate, puisqu'il rencontre également le ministre des Affaires étrangères guinéen, ce qui donne une idée sur la teneur hautement diplomatique de cette venue de Bédoui à Conakry. Enfin, le ministre algérien a également rencontré le ministre des Collectivités locales. 

Il faut dire que si les relations entre Alger et Conakry ont connu un coup de froid, c'est essentiellement à cause du dossier de l'immigration et du traitement inhumain qui est réservé aux migrants subsahariens. Les Nations unies ont dénombré 28.000 migrants expulsés par l'Algérie depuis 2014. Et les témoignages font état d'agissements honteux des officiels et des sécuritaires algériens. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 18/04/2018 à 12h54, mis à jour le 18/04/2018 à 12h56