"Certains sont arrivés au Mali avec les pieds enflés. Ils ont marché des jours dans le désert sans eau". Le récit de cet expulsé d'Algérie est poignant et explique ce qui a poussé les migrants à s'attaquer à l'ambassade d'Algérie à Bamako.
Bassourou Coulibaly est un jeune Malien originaire de la région de Kayes, à l'est du pays. Il a pris le chemin de l’aventure en 2015.
Technicien qualifié en électricité, le jeune Coulibaly âgé de 27 ans a vite gagné la confiance d’un entrepreneur algérien. Après avoir passé trois ans chez le voisin du Nord, Bassourou a été arrêté par la police algérienne et rapatrié à Bamako dans des conditions très difficiles. Il a accepté de se confier.
Lui et ses compagnons d'infortune ont été arrêtés sur le chantier où ils travaillaient et aucune chance ne leur a été laissée de récupérer leurs affaires. Ils ont été expulsés manu militari. La longue marche dans le désert sans eau ni nourriture a mis les nerfs de certains à rude épreuve.
Dans le groupe d'expulsés dont il faisait partie, seules trois personnes n'ont pas pris part à l'attaque de l'ambassade d'Algérie à Bamako. Les propos du jeune homme contredisent la propagande algérienne qui affirme que les personnes ayant saccagé le mobilier extérieur, les fenêtres, les caméras de surveillance et autres lampadaires de l'ambassade étaient manipulées par des forces occultes, ennemies de l'Algérie.