Réseaux sociaux: blocage tous azimuts sur le continent

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Le 13/07/2016 à 10h13

Du Sénégal à l'Ethiopie en passant par l'Algérie, les gouvernements n'hésitent plus à bloquer les réseaux sociaux. Les raisons: éviter les fraudes aux examens, mais aussi les appels des opposants à se rassembler.

Pour des raisons diverses, de plus en plus de gouvernements procèdent au blocage des réseaux sociaux. Depuis le début du week-end dernier, le gouvernement éthiopien rend inaccessible les réseaux sociaux pour empêcher les fraudes dans les examens universitaires.Un officiel cité par l'Agence France Presse (AFP), explique que c'est pour éviter des fuites comparables à celles du mois de mai dernier et qui avaient abouti à l'annulation des examens. Sauf que les réseaux sociaux sont devenus un outil de communication à part entière et sont utilisés notamment pour des activités économiques par certains. C'est pourquoi la décision inquiète certains. Selon la même source, les internautes devront patienter jusqu'à mercredi. Pour contourner ce blocage, les étudiants recourent à des VPN.Un précédent"C’est un précédent dangereux", a commenté à l’AFP Daniel Berhane, un blogueur influent également créateur du site internet «Horn Affairs». Et d'ajouter: "il n’y a aucune transparence sur qui prend cette décision et pour combien de temps. Cette fois, c’est pour quelques jours, mais la prochaine fois, ce sera peut-être pour un mois", a t-il ajouté, se disant persuadé que les autorités éthiopiennes cherchent à tester de nouveaux outils de filtrage d’internet et aussi la réaction du public.En effet, les autorités éthiopiennes utilisent des filtres qui ralentissent considérablement l'accès internet en général. Un blocage au niveau local avait également eu lieu dans certaines localités qui connaissaient des manifestations anti-gouvernementales, notamment la région d'Oromo.Le Sénégal et l'Algérie s'y mettentL'Ethiopie n'est pas un cas isolé. Le Sénégal qui se réclame d'une démocratie exemplaire a également succombé à la même tentation en juin dernier lors de la libération de Karim Wade, candidat déclaré du principal parti d'opposition aux prochaines élections présidentielles. La nuit du 28 au 29 juin, les réseaux sociaux ainsi que les principaux sites d'information étaient inaccessibles.Manifestement c'était pour éviter que les partisans de Karim Wade se retrouvent dans des points sensibles de la capitale sénégalaise.

L'Algérie également a procédé au même blocage lors des épreuves du baccalauréat, donc pour des raisons identiques que l'Ethiopie.Car, début juin, plusieurs lycéens ont eu la surprise de recevoir sur leur compte Facebook des épreuves du bac. C’est pour éviter qu'un tel scénario se répète que le gouvernement algérien a pris cette mesure.En République démocratique du Congo, on ne bloque pas l’accès, mais le gouvernement a procédé à la hausse des tarifs d'accès à Internet afin de limiter le recours aux médias sociaux pour les appels à manifester contre le gouvernement.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 13/07/2016 à 10h13