C’est confirmé. L’ancien candidat président du parti Qalb Tounes a été arrêté en Algérie où il sera présenté à la justice ce lundi 30 août 2021, pour être entré illégalement en territoire algérien. Il a été interpellé avec son frère Ghazi Karoui et deux autres personnes. Une infraction pour laquelle il risque jusqu’à 3 mois de prison. On parle aussi de possibles poursuites à son encontre dans des affaires d’évasion fiscale en Algérie.
Candidat malheureux à la présidentielle tunisienne de 2019, Nabil Karoui risque gros cette fois-ci.
Sa fuite en Algérie au lendemain de l’annonce du gel des activités du Parlement et le limogeage du gouvernement par le président Kaïs Saïed fait de lui désormais un coupable chez les Tunisiens, même au niveau de ses soutiens. Beaucoup s’interrogent, suite à cette fuite, sur le fait de savoir s’il était véritablement innocent comme il le prétendait.
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Même dans son propre parti, certains ne cachent plus leur amertume. Un député de Qalb Tounes a même présenté sa démission de l’hémicycle.
Il est certain que l’extradition du fondateur de Qalb Tounes et patron de la chaîne Nessma TV n’est qu’une affaire de temps en vertu de la convention d’extradition et d’entraide judiciaire entre l’Algérie et la Tunisie.
Seulement, étant libéré dans le cadre de l’accusation sur le blanchiment d’argent, la Tunisie ne peut demander son extradition que pour la traversée illégale des frontières terrestres tunisiennes. Toutefois, sa fuite après sa libération controversée en juin dernier pourrait le conduire devant la justice dans le contexte actuel de lutte contre la corruption lancée par le président Kaïs Saïed. Karoui est poursuivi dans plusieurs affaires judiciaires de corruption, évasion fiscale et blanchiment d'argent.
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Mieux, certains médias n’hésitent pas à faire le parallèle entre l’arrestation de Nabil Karoui et celui de l’extradition de l’algérien Slimane Bouhafs qui résidait en Tunisie depuis 2018 en tant que réfugié politique. Ce chrétien de confession a été interpellé en juillet 2016 en Algérie pour «offense à l’islam» et «atteinte à l’image du prophète», avant d’être condamné à une peine de 3 ans de prison. Il avait quitté l’Algérie en avril 2018 et bénéficiait du statut de réfugié politique du bureau du HCR à Tunis.
Seulement, selon le site d’information algérien L’avant-garde, l’Algérien «a été kidnappé le 25 août depuis son domicile en Tunisie par la police tunisienne, puis rapatrié en Algérie où il a été placé en garde à vue samedi dernier», le jour de l’arrestation de Karoui, expliquant que «plusieurs sources concordantes ont affirmé qu’il a été placé en garde à vue dans un commissariat à Alger».