Suite aux arrêts en série des unités de montage, dont tout particulièrement la plus importante d’Algérie, celle de Renault Algérie, consécutifs à l’épuisement des quotas de kits CKD (Complete knock down, soit des kits non assemblés) /SKD (Semi-knocked down, soit des produits complètements démontés), qui leur ont été fixé par le ministère de l’Industrie et des mines, les autorités algériennes tentent désomais, tant bien que mal, de rassurer les opérateurs, tout en les rappelant à l’ordre.
Les quotas bas mis en place ont en effet été rapidement épuisés par les constructeurs, ce qui les obligés à arrêter leur production sur les unités de montages de véhicules en Algérie.
C’est dans cette optique que s’inscrit cette récente rencontre, qui s'est tenue à Alger, et a réuni la ministre de l’Industrie et des mines, Djamila Tamazirt, et les opérateurs du secteur de montage automobile ainsi que les ambassadeurs des pays des constructeurs automobiles implantés en Algérie.
Cette réunion, destinée à rassurer ces derniers, est intervenue après les vives inquiétudes formulées par les constructeurs suite à l’arrêt des importations de kits automobiles, ce qui a poussé certains d'entre eux à arrêter leurs chaînes de production, faute de pièces pour monter des véhicules.
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Face à cette situation, la ministre a fait des promesses, pour la reprise des activités des unités de montage à l’arrêt.
D’emblée, Djamila Tamazirt a souligné que des conventions seront signées avec les opérateurs de ce secteur, afin que ceux-ci puissent redémarrer leurs activités au début de l’année prochaine.
Ainsi, «toutes les entreprises vont reprendre leurs activités à partir de 2020 sur la base des engagements souscrits dans els cahiers des charges», a-t-elle souligné.
Toutefois, les opérateurs ont été appelés à se conformer aux cahiers des charge édictés par le ministère de l'Industrie, notamment en ce qui concerne le taux d’intégration de la production de véhicules sur le sol algérien.
A titre de rappel, pour les opérateurs de l’assemblage, ce taux d’intégration devrait passer de 15% à la troisième année à 40% à la cinquième année, selon les objectifs fixés par le ministère de l'Industrie.
Mais pour l'heure, cette situation est encore loin d’être gagnée. Globalement, et dans le meilleur des cas, le taux d'intégration des véhicules montés en Algérie se situe actuellement entre 0 et 15% .
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Cette situation explique la forte facture des importations de composants entrant dans le montage des véhicules.
C'est pour cette raison que la ministre a souligné que «2019 est une année de réajustement par rapport aux comportements de certains industriels».
Djamila Tamazirt, par ces mots, a fait clairement allusion aux opérateurs qui importent des voitures quasi-totalement montées, et donc sans quasiment aucune intégration locale.
Cette situation est à l’origine de la flambée de la facture des importations.
En effet, au terme des quatre premiers mois de l’année, le pays avait importé 1,23 milliard de dollars de kits CKD-SKD, contre 1,02 milliard de dollars à la même période de 2018, soit une hausse de 20,36%.
Rappelons qu’en 2018, les importations de kits CKD/SKD ont atteint 3,73 milliards de dollars, contre 2,2 milliards de dollars en 2017, soit une hausse de 70%.
La facture des importations de kits automobiles a permis le montage de seulement 180.000 unités, alors qu’en 2015, pour une facture de seulement 3,14 milliards de dollars, le pays avait importé 255.236 véhicules.
Une situation qui s’explique, en grande partie, par la surfacturation des kits automobiles importés. Résultat des comptes, importer des véhicules déjà montés coûte beaucoup moins cher que de les produire localement.
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C’est cette situation qui a poussé les autorités algériennes à revoirleur copie, concernant la politique de montage automobile, en optant pour une meilleure intégration locale.
Leur objectif est de réduire la facture des importations de kits automobiles, à seulement 2 milliards de dollars en 2019, et réduire, en conséquence, les sorties de devises.
Seulement, cette brusque mesure, prise dans la précipitation, et dans le contexte actuel de manifestations populaires qui ne se tarissent pas, depuis le 22 février dernier, a porté un sérieux coup à l’industrie automobile algérienne, en poussant plusieurs unités de montage à l’arrêt, faute de kits automobiles.
Et si les opérateurs du secteur n’ont pas pu tenir leurs engagements durant les 3 dernières années, il n’est pas sûr qu’ils puissent les respecter cette fois-ci, surtout dans un environnement globalement plus complexe, avec la crise politique qui prévaut actuellement et ses impactsforcément génatifs sur l’économie du pays.
Une situation d'autant plus alarmante que certaines unités de montage sont dirigées par des oligarques proches du clan déchu des Bouteflika, qui se trouvent actuellement en prison.
C’est, ainsi, le cas entre autres, du milliardaire Mahieddine Tahkout, qui se trouvait à la tête de l’unité de montage des voitures de marque Hyundai, mais aussi d'un autre milliardaire, Mourad Eulmi, avec Volkswagen, ou encore d'Ahmed Mazouz, pour des unités de montage de voitures chinoises.
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Avec cette rencontre, la ministre de l'Industrie, Djmila Tamazirt, a avant tout tenté de rassurer les constructeurs automobiles qui veulent s’implanter en Algérie, et qui s’inquiètent naturellement de la tournure que prend par la politique gouvernementale algérienne de réduire de manière drastique les importations de kits automobiles, en fixant des quotas de kits CKD/SKD pour les usines de montages.
C’est, d'ailleurs, tout particulièrement le cas du constructeur français Peugeot, dont l’unité de montage devrait entrer en production en 2020.