Selon El Hachemi Djaaboub, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, plus de 51.000 emplois ont été perdus, en Algérie, suite à la fermeture des usines de montage automobile et d’autres secteurs liés comme les concessions automobiles, les unités de ventes de pièces de rechange, les industries d'électroménagers et d'électronique.
Ces pertes d’emplois sont la conséquence des politiques menées au cours de ces dernières années par les gouvernements qui se sont succédés à la tête de l’Algérie et qui manquaient de vision stratégique. Et au niveau du département de l’Industrie, la situation a été aggravée par l'incessant turn over à la tête du ministère, avec inéluctablement l’abandon, à chaque fois, des projets du prédécesseur.
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La fin brusque des importations à des conditions préférentielles des kits automobiles, électroménagers et composants électroniques, et l’imposition de taxes, ont conduit à l’arrêt systématique des activités de ces différents secteurs. Toutes les unités de montage automobile sont à l’arrêt ce qui engendre des licenciements. Renault Production Algérie, l’unité de montage la plus structurée, a ainsi licencié plus de la moitié de ses effectifs et est à l’arrêt depuis une année. Les unités Kia et Volkswagen ont déjà mis la clé sous la porte. Les autres ne fonctionnent plus depuis que leurs dirigeants se sont retrouvés en prison pour corruption.
Idem pour l’industrie électroménager, où même les leaders du secteurs, Condor et Eniem (entreprise publique) ont procédé à des licenciements de masse. A titre d’exemple, le leader de l’électroménager Condor a réduit ses effectifs de plus de 30% ce qui a concrètement conduit a licenciement de 2.200 employés, et ce avant l'avènement de la pandémie du Covid-19.
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Cette dernière entreprise publique a été sauvée de la faillite par l’Etat. Les autres entreprises du secteur (Iris, Sacomi-Thomson, Bya Electronics,…) sont en détresse et ont tous taillé dans leurs effectifs, et ce, bien avant l’apparition de la pandémie du Covid-19 venue aggravée la situation déjà catastrophique du secteur.
Toutes ces entreprises des secteurs cités ont grandement profité de la mise en place d’une "industrie locale déguisée" comme celles qui ont poussé comme des champignons, à la faveur des facilités accordées aux oligarques par le régime d’Abdelaziz Bouteflika. Elles se contentaient d’importer des kits automobiles, d'électroménager et des composants électroniques pour les monter, avec souvent un taux d’intégration local faible, voir nul. Elles sont actuellement, soit à l’arrêt complet, soit en fonctionnement très limité avec des effectifs réduits.
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Seulement, les gouvernements qui se sont succédés depuis la chute de Bouteflika n'ont pas réussi à mettre en place une nouvelle vision claire afin de développer ces industries naissantes. Les politiques prises ont surtout conduit à faire disparaître les entreprises de ces secteurs qui appartenaient souvent à des oligarques proches de l'ancien régime.
Cette sortie du ministre intervient au lendemain des celles du patronat algérien demandant à ce que le gouvernement change de cap dans sa stratégie automobile, en ne misant plus sur l’implantation d’unité de montage, mais en optant pour le développement des unités de fabrication de pièces de rechange.
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De même, le patronat milite pour la facilitation des importations de véhicules neufs en demandant moins de bureaucratie et plus de souplesse au niveau du cahier des charges que doivent remplir les concessionnaires candidats à des agréments pour l’importation de voitures neuves.
En clair, cette politique désastreuse, résultat d’un manque de vision industrielle stratégique, a des répercussions sociales importantes.