Au lendemain de la sortie du président Abdelmadjid Tebboune annonçant que l’Algérie va s’ouvrir davantage aux investisseurs étrangers, Alger vient d’asséner un coup dur à 2 des 4 majors mondiaux d’audit et de conseil, en fermant les sièges sociaux d’Ernst & Young et de KPMG, qui composent avec Deloitte et PricewaterhouseCooper (PwC) les big four du secteur. Une fermeture annoncée de 2 mois.
Et selon les informations de Maghreb Emergent et de médias algériens, un autre major du secteur, Deloitte, serait aussi dans la ligne de mire des autorités algériennes et pourrait connaître le même sort.
Les locaux de ces deux cabinets ont été fermés et scellés mercredi 23 février 2022 par la police et les activités des deux cabinets sont suspendues pour deux mois, à compter de ce jeudi 24 février.
Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette fermeture, à défaut d’une justification officielle de cette mesure.
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D’abord, selon Maghreb Emergent, il s’agirait d’une visite de brigade de vérification des services commerciaux qui aurait «mal tournée». Les responsables des deux cabinets n’auraient pas délivré des documents de vérification demandés par les vérificateurs algériens. Une situation expliquée par les cabinets, selon les médias, par le fait que les responsables vis-à-vis de l’administration du commerce des cabinets étaient absents à cause de la fermeture des frontières lors de la vague Omicron du Covid-19, empêchant ainsi la mise à disposition des autorités des documents demandés, dans les temps. Ainsi, pour les représentants des deux cabinets, il s’agirait d’un «malentendu» dans le cadre d’une procédure de contrôle routinière.
On avance ainsi que cette fermeture serait liée à une plainte des experts comptables algériens qui reprochent aux deux cabinets de ne pas fournir des documents comptables.
Toutefois, d’autres sources algériennes font état d’une décision prise par le ministère du Commerce pour défaut d’affichage des prix.
Dans tous les cas, cette décision radicale a surpris les clients des deux cabinets, dont de nombreuses filiales de multinationales. De plus, la décision tombe mal quand on sait que cette période de suspension coïncide avec celui des résultats annuels des entreprises au titre de l’exercice 2021, donc une période d’intenses activités des cabinets d’audit et de conseil.