Afrique du Sud: les scandales de la famille Gupta éclaboussent le cabinet KPMG

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Le 18/09/2017 à 18h01, mis à jour le 18/09/2017 à 18h21

Une partie du management de KPMG d’Afrique du Sud a été contrainte à la démission, suite à l'enquête interne sur le travail réalisé au profit de la famille Gupta et du fisc sud-africain. Le cabinet qui fait l’objet d’une enquête de l’organe de régulation sud-africain, risque de perdre son agrément.

La famille Gupta continue d’éclabousser la sphère politique et économique sud-africaine. Après les GuptaLeaks relatifs aux liaisons entre la famille d’origine indienne et le pouvoir sud-africain symbolisé par Zuma, les Gupta font de nouveau parler d’eux avec, cette fois-ci, comme conséquence, la démission d’une partie de l’équipe dirigeante de la division sud-africaine du cabinet d’audit KPMG.

Suite à des manquements, le président de KPMG Afrique du Sud, le directeur général, le directeur des opérations et cinq associés seniors de la division sud-africaine ont démissionné.

En effet, suite à une enquête interne réalisée sur un rapport de fin de mission du cabinet pour le compte de la famille Gupta et de l’administration fiscale sud-africaine, il s’est avéré que le travail réalisé par le cabinet «est largement en deçà des standards de KPMG».

Concrètement, le cabinet admet avoir manqué à sa mission en taisant des affaires de corruption et autres manipulations touchant la famille Gupta, réputée très proche du président sud-africain Jacob Zuma.

Pire, le cabinet reconnaît avoir élaboré un rapport mettant en cause l’ancien ministre sud-africain des Finances Pravin Gordham en soulignant que celui-ci était au courant de l’existence d’une officine d’espionnage au sein de son département. Un rapport sur lequel s’est basé Jacob Zuma pour licencier l’ex-argentier sud-africain, pourtant très apprécié pour sa rigueur et son souci de bonne gouvernance.

Le cabinet KPMG a admis que ces accusations ne reposaient sur aucun fondement et a «regretté l’impact».

Pour se dédouaner, le cabinet a annoncé qu’il versera les honoraires versés par les entreprises des Gupta, qui s’élèvent à 40 millions de rands, soit environ 3 millions de dollars, à des organisations oeuvrant dans l’éducation et la lutte contre la corruption. De même, il s’est engagé à rembourser au fisc sud-africain 23 millions de rands perçus comme honoraires.

Malgré ces démissions et ses engagements à reverser les honoraires perçus, la division sud-africaine de KPMG risque gros. En effet, elle fait désormais l’objet d’une enquête de l’autorité de régulation sud-africaine IRBA. Au cas où la faute est reconnue, il risque de perdre son agrément d’auditeur.

A noter que la famille Gupta est accusée d’avoir utilisé ses relations avec le président Zuma et sa famille pour bâtir un empire économique immense.

Par Kofi Gabriel
Le 18/09/2017 à 18h01, mis à jour le 18/09/2017 à 18h21